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Le Maire et Fesneau menacent les industriels et les distributeurs

Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, et Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture, à la sortie du comité de suivi des négociations commerciales le 26 janvier 2024 au ministère de l'Agriculture.

Risque de sanctions à l’égard des industriels et des distributeurs qui ne jouent pas le jeu, « patriotisme agricole »… Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, et Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, en appellent à la responsabilité de ces acteurs en plein mouvement de protestation des agriculteurs.

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Quelques heures avant que le Premier ministre, Gabriel Attal, annonce des mesures en réponse à la colère des agriculteurs, se tenait ce 26 janvier 2024 un nouveau comité de suivi des négociations commerciales au ministère de l’Agriculture. Il réunissait des représentants de la production agricole, l’industrie agroalimentaire et la grande distribution alors que les négociations doivent se clôturer le 31 janvier. Bruno Le Maire promet de doubler les contrôles de la DGCCRF (1) pour faire respecter les applications de la loi Egalim.

Des sanctions allant jusqu’à 2 % du chiffre d’affaires

Les premiers contrôles réalisés cette semaine ont fait déjà fait apparaître « un certain nombre d’infractions de la part des industriels et des distributeurs sur la formation des prix », a annoncé le ministre de l’Économie lors d’un point avec la presse organisé à l’issue du comité de suivi.

« Dès la semaine prochaine, j’enverrai à tous les industriels et à tous les distributeurs qui sont en infraction des injonctions de se conformer à la loi, a expliqué Bruno Le Maire. Je ne leur laisserai que quelques jours pour se conformer strictement et rigoureusement à la loi Egalim ». « Faute de quoi », une sanction allant jusqu’à 2 % de leur chiffre d’affaires pourrait tomber rapidement a assuré Bruno Le Maire.

Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, et Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture, ont tenu une conférence de presse à la sortie du comité de suivi des négociations commerciales le 26 janvier 2024 au ministère de l'Agriculture. (©  Alexis Marcotte/GFA)

« Il y a encore des accords conclus sans contrat ou sans clause de révision des prix, c’est totalement inacceptable », a-t-il ajouté, tout en observant que des infractions sur l’origine des produits étaient aussi constatées.

Du porc à moins de 2 € le kilo

Aux côtés de Bruno Le Maire, Marc Fesneau a insisté sur les stratagèmes permettant de s’affranchir des dispositions de la loi. « L’ensemble des opérateurs saluent ce que sont les dispositions d’Egalim sauf que l’on constate des contournements, le non-respect de la loi et un double discours », a déclaré le ministre de l’Agriculture, ou en prenant pour exemple la création de centrales d’achat à l’étranger permettant de déroger à la loi Egalim.

Il en veut pour preuve du porc proposé dans des rayons à moins de 2 € le kilo. « C’est moins que le prix de revient initial. Cela veut dire que quelqu’un n’a pas respecté ou contourné la loi. C’est totalement inacceptable », a appuyé le ministre de l’Agriculture.

Le « patriotisme agricole »

« J’en appelle à une forme de patriotisme agricole », a-t-il lancé tout en expliquant que la souveraineté alimentaire ne peut être atteinte sans la rémunération des producteurs. « Nous entendons ce que disent les agriculteurs mais [cette crise] est aussi la responsabilité des acteurs de la filière. »

(1) Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes.

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