Nappes réactives, inertielles, captives… De quoi parle-t-on ?
Vazken Andréassian, hydrologue à l’Inrae, nous explique le fonctionnement et les spécificités des nappes phréatiques.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
« Lorsque l’on parle de nappes souterraines ou phréatiques, on parle de l’eau stockée dans le sous-sol, où les roches sont plus ou moins poreuses et donc perméables. C’est dans leurs pores qu’est stockée l’eau. En fonction des caractéristiques de ces pores, l’eau circule plus ou moins vite vers les points bas en fond de vallée, où se trouvent les rivières qu’elle alimente », expose Vazken Andréassian, hydrologue à l’Inrae.
Pas toutes exploitables
« Son débit dépend également de la pente qui la sépare de sa destination. C’est la vitesse de l’écoulement souterrain qui détermine la propension de la nappe à se recharger et à se vider rapidement (nappes réactives), ou plus lentement (nappes inertielles). C’est aussi cette vitesse qui caractérise l’intérêt d’une nappe pour une exploitation humaine (irrigation agricole, captage d’eau potable par exemple). Car s’intéresser à la capacité d’une nappe souterraine à nous fournir de l’eau, c’est s’intéresser à la manière dont elle est rechargée. »
« La recharge dépend essentiellement de la pluviométrie et des températures qui agissent sur l’évaporation de l’eau du sol. Ce dernier constitue le premier obstacle que rencontre l’eau de pluie. Il peut arriver dans certains cas qu’elle ruisselle à sa surface (pluies intenses par exemple). Mais en règle générale, elle s’y infiltre, le recharge et y est prélevée par les végétaux. Le surplus percole ensuite dans le sous-sol, jusqu’à la première nappe qu’il rencontre. Il s’agit de la nappe libre. »
Des profondeurs variables
« On l’oppose à la nappe captive qui est prise en “sandwich” entre deux couches imperméables, à travers lesquelles l’eau ne circule pas ou du moins très peu. Généralement, une nappe captive est libre sur une partie de sa surface. En s’écoulant, elle finit par être isolée par deux couches imperméables en raison de particularités géologiques, et c’est principalement sa portion libre qui l’alimente. »
« La profondeur des nappes varie grandement d’une région à une autre. Elles peuvent affleurer en surface comme se trouver des centaines de mètres plus bas. En agriculture, on cherche toujours à prendre l’eau la moins chère à pomper, donc la moins profonde. Mais dans certaines zones arides du globe, les forages peuvent pomper très bas où, généralement, la recharge est insuffisante. Ainsi, toutes les nappes ne sont pas forcément facilement exploitables. Et certaines régions en sont moins pourvues que d’autres, comme le Massif central et le Massif armoricain, par exemple. »
Pour accéder à l'ensembles nos offres :