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Franche-Comté Un répit sur mesure pour surmonter l’épuisement

En situation de burn-out, s’autoriser à souffler est indispensable. L’aide au répit gérée par la MSA offre des possibilités.

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Faire face seul aux exigences physiques et psychiques du travail sur la ferme est dangereux lorsqu’on se sent au bout du rouleau, dans une conjoncture difficile. « Si la personne reste isolée dans son carcan de problèmes sur l’exploitation, c’est elle et sa famille qui vont mal, constate Lucrèce Boiteux, présidente de la Mutualité sociale agricole de Franche-Comté. Or, nous disposons d’outils pour accompagner les exploitants fragilisés, pouvant être adapté au cas par cas, et en toute confidentialité. »

Début 2017, le dispositif annuel exceptionnel d’aide au répit pour les agriculteurs épuisés professionnellement (lire encadré) a complété les moyens d’intervention de la MSA. Dotée de 90 000 euros, la caisse de MSA de Franche-Comté prévoit d’accompagner quarante à cinquante exploitants en 2017.

Se faire remplacer ou aider

L’aide au répit permet à l’agriculteur en burn-out de souffler, tout en étant remplacé sur sa ferme durant sept à dix jours, renouvelables. « Nous lui versons l’aide et il choisit entre le service de remplacement, le groupement d’employeurs ou le salariat direct », détaille Lucrèce Boiteux. C’est le sur-mesure qui prévaut. « Il faut, par exemple, ne pas éloigner un éleveur de ses animaux, si c’est cela qui le fait tenir. Son remplaçant peut assurer une traite par jour ou juste lui venir en appui », explique Stéphanie Philippe, responsable régionale MSA de l’action sanitaire et sociale.

Cette période de répit permet à l’assistant social de mettre en place un plan d’accompagnement personnalisé, pouvant comporter un soutien psychologique, un séjour de répit pour la famille ou pour les enfants, un soutien pour les personnes en situation d’aidant. Prises en charge, ces mesures aideront à mieux gérer la vie professionnelle et/ou familiale à la reprise du travail. « Grâce au guichet unique de la MSA, nous pouvons aussi trouver des solutions pour les prestations familiales ou encore les cotisations professionnelles », souligne Stéphanie Philippe.

Depuis dix ans, l’organisme franc-comtois dispense sa propre « aide au remplacement », tournée d’abord vers les accidents et longues maladies, puis étendue aux situations ciblées par l’aide au répit. Malgré cette expérience, « il reste compliqué d’intervenir, car l’agriculteur doit faire le pas de demander l’aide au répit. Or un paysan ne se plaint pas, c’est culturel », constate Lucrèce Boiteux. Elle identifie notamment une peur : « L’exploitant se dit que s’il laisse savoir que ça ne va, on va lui piquer sa ferme, lorsqu’il n’est pas propriétaire de ses terres, de ses bâtiments… L’exigence d’anonymat est donc forte, nous la garantissons. »

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