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Le rendement du blé tendre chuterait de 13% à 64 quintaux par hectare

Selon le dernier rapport Céré'obs de FranceAgriMer, les récoltes de blé tendre atteignaient en moyenne 1 % des surfaces au 1er juillet 2024. À comparer aux 8 % à la même date en 2023 et aux 5 % sur la moyenne des cinq dernières années.

Après une année marquée par des conditions climatiques exceptionnelles, Arvalis et Intercéréales considèrent que le rendement de blé tendre devrait perdre 13 % en 2024 par rapport à la campagne précédente.

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« Les pluies se sont installées sur l’ensemble des régions et sont venues fortement perturber les conditions de semis puis de croissance du blé, avec des impacts variables selon les types de sols », informe Arvalis et Intercéréales, dans un communiqué de presse diffusé le 5 juillet 2024.

L'institut technique et l'interprofession ont ainsi publié une estimation avant récolte du rendement de blé tendre en France. Ce dernier ne devrait atteindre que 64 q/ha en 2024, soit 13 % de moins qu’en 2023. C'est aussi une baisse de 11 % par rapport à la moyenne décennale.

Le rendement moyen du blé tendre en 2024 serait le deuxième plus bas depuis 2014, après 2016. (©  Arvalis/Intercéréales)

Quant à la teneur en protéines des grains, elle est estimée à 11,6 %, une valeur stable par rapport à 2023, et très proche de la moyenne décennale.

Complication tout au long du cycle

« Cette campagne restera comme l’une des plus compliquées à gérer sur une période aussi longue. Les agriculteurs ont dû s’adapter à des conditions particulièrement difficiles afin de positionner au mieux leurs interventions au champ », indique Arvalis.

« L’année a tout d’abord été marquée par des pluies régulières et continues du semis jusqu’à la récolte (+40 % en moyenne en France par rapport aux vingt dernières années), puis par une forte pression des adventices et des maladies. Et, enfin par une baisse du rayonnement affectant une grande partie du territoire (–7 % en moyenne sur la France par rapport aux 20 dernières années et jusqu’à –15 %). Ces conditions climatiques ont ainsi fortement affecté le fonctionnement des cultures et donc la production », explique Jean-Pierre Cohan, directeur de la recherche et du développement chez Arvalis.

« Néanmoins, cette récolte de 2024 couplée aux stocks de fin de campagne permettront à la filière céréalière française d’assurer la souveraineté alimentaire à la fois de notre pays et de nombreux pays dans le monde », juge Jean-François Loiseau, président d’Intercéréales.

Agenda parlementaire

De son côté, l’AGPB (Association générale des producteurs de blé et autres céréales) exhorte, dans un communiqué diffusé le même jour, « tous les responsables politiques à remettre prioritairement à l’agenda parlementaire les travaux débutés à la suite des mobilisations agricoles historiques de cet hiver et mis en pause depuis la dissolution ».

« Nous payons un lourd tribut aux pluies diluviennes de ces 8 derniers mois, c’est indéniablement une année dont nous aurons du mal à nous relever si rien n’est entrepris pour renforcer notre résilience à tous les niveaux », s’inquiète Eric Thirouin, son président, suite à ces premières estimations.

Impasses techniques et effondrement des cours

L’AGPB déplore la multiplication des impasses techniques liées aux réglementations et restrictions concernant la protection des cultures. Elle rappelle que « les quantités de substance actives utilisées pour les produits phytosanitaires ont été réduites de 47 % depuis 2000 ».

Ces résultats critiques « viennent s’ajouter à une situation économique en chute libre sous l’effet d’une explosion des charges, conjuguée à un effondrement des cours du blé tout au long de la campagne de 2023-2024 ».

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