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Protéger plutôt que guérir Protéger plutôt que guérir

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Soixante-quinze dossiers ont bénéficié de la garantie publique des prêts, prévue dans le pacte de refinancement lancé en octobre par le gouvernement, et calibré pour 45 000 exploitations ! 2 400 ont obtenu une année blanche. Le dispositif est donc loin d’avoir fait recette, même si le ministre de l’Agriculture estime que certaines exploitations concernées ont pu trouver une solution avec leur banque ou ont attendu pour se manifester, compte tenu de l’effet « trésorerie » joué par l’acompte de 90 % des aides Pac, fin octobre. Difficile pourtant de ne pas voir aussi dans ce résultat les conséquences de la complexité de la mesure. La FNSEA évalue le nombre d’exploitations en grande difficulté à 20 000. Les agriculteurs en question, qui parfois préfèrent endurer en silence, ont intérêt à solliciter le dispositif d’audit gratuit, présenté la semaine dernière par le Premier ministre lors de l’annonce de la prolongation du pacte (voir page 19). Car celui-ci permet d’accéder à des mesures de restructuration de la dette, qui peuvent aider à remettre une exploitation sur les rails. Les banques pourraient d’ailleurs faire un effort, car elles se font tirer l’oreille pour porter, comme l’État, leur part de prise en charge des frais financiers de 33 à 50 %. Il manque néanmoins des réponses sur l’accompagnement social des agriculteurs contraints d’arrêter. Ces dernières années, l’agriculture a connu une série de crises économiques, sanitaires ou climatiques, entraînant la fragilisation de nombreuses exploitations. Mais quand, interrogé sur le démantèlement de la Pac depuis vingt-cinq ans, le ministre nous répond (voir page 18 et sur lafranceagricole.fr) qu’il ne faut « pas remettre en cause le peu d’outils qui nous restent » à l’échelon européen, cela interpelle. Il va donc falloir réarmer les dispositifs européens ou nationaux pour protéger les agriculteurs des aléas, afin d’avoir le moins d’exploitations possible à guérir par des plans. Des dispositifs et des solutions existent. Reste la volonté et les moyens !

 

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