Digestat de méthanisation : un besoin d’épandage de grande envergure
Dans les Pyrénées-Atlantiques, des agriculteurs épandent du digestat provenant d’une unité de méthanisation de TotalEnergies.
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Comme 210 autres agriculteurs, Stéphane Teixido, agriculteur à Lescar dans les Pyrénées-Atlantiques, s’est engagé, depuis cette année, à valoriser du digestat issu de l’unité de méthanisation BioBéarn (filiale de TotalEnergies) située à Mourenx. L’unité est présentée comme la plus grande de France en termes de capacité annuelle de production de biogaz avec une puissance initiale de 69 GWh par an, puis devant atteindre les 160 GWh. Installé à 20 kilomètres du site, l’exploitant a été sollicité par sa coopérative Euralis.
Choisir ses dates
Pour Stéphane Teixido, l’expérience est positive, sans anicroche ni mauvaises odeurs (1), avec de bons rendements : « ll était important que je puisse gérer moi-même les dates d’épandage avec mon entrepreneur habituel. Tout était planifié, mais c’est moi qui donnais le feu vert une semaine avant mes semis. » Entre le printemps et l’automne, il a fait épandre l’équivalent de 30 m³/ha sur 80 hectares de maïs, tournesol, colza, sorgho et sur quelques prairies.
Pour éviter les pertes ammoniacales, un déchaumeur à l’arrière de la cuve aide à enfouir le digestat. « C’est un produit intéressant pour sa teneur en matière organique, mais aussi pour ses valeurs NPK et oligo-éléments », explique Christian Matheu, responsable du développement de la filière de la méthanisation chez Euralis. Ces teneurs sont communiquées au fur et à mesure à l’agriculteur.
Un gain par rapport aux engrais
La prestation coûte 6,50 €/m³ de digestat épandu à Stéphane Teixedo, engagé sur 7 ans. « Comparativement au coût d’un itinéraire NPK standard selon le cours actuel des engrais, le gain pour un maïsiculteur est de 45 €/ha », assure Christian Matheu. Stéphane Teixedo économise aussi le passage d’outils, soit « environ 20 €/ha ».
Pour cette première année d’exploitation, le plan d’épandage démarré en février 2023 a permis de valoriser 50 000 m³ de digestat. D’ici à cinq ans, le méthaniseur devrait atteindre sa pleine capacité, générant quatre fois plus de digestat qu’actuellement et le besoin de 13 000 hectares pour l’épandage dans un rayon de 50 kilomètres autour de l’unité.
(1) Matières organiques animales hygiénisées. Intrants : 52 % de résidus végétaux, 37 % de lisiers, 11 % de déchets d’abattoirs et IAA.
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