Login

Projet abandonné « Les élus manquent de courage » pour la méthanisation

Dans l’Essonne, deux agriculteurs ont abandonné leur projet de construire une unité face au manque de soutien local et à l’envolée des coûts de construction.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

« Nous voulions changer nos pratiques pour répondre aux attentes de la société, mais certains s’y opposent lorsque les projets se situent sur leur territoire », regrette amèrement Nicolas Galpin. Ce céréalier d’Auvernaux et Thierry Vandenhende avaient lancé, en 2020, un projet de méthaniseur (1) à Fontenay-le-Vicomte (Essonne).

 

À lire aussi : Une charte pour la durabilité de l’approvisionnement les méthaniseurs (31/03/2022)

Levée de boucliers

« Notre projet était déjà vertueux, il l’est d’autant plus dans le contexte de la guerre en Ukraine, explique Thierry Vandenhende. Nous souhaitions produire du biogaz, tout en disposant du digestat pour fertiliser nos sols alors que le prix des engrais flambe. » Cependant, dès les premières réunions avec l’équipe municipale, les agriculteurs ont fait face à une levée de boucliers.

 

Craintes d’odeurs, de pollution, de nuisances liées au transport…, les opposants s’organisent en une association très active sur les réseaux sociaux. « Nous avons modifié nos plans pour couvrir le digestat et éviter le peu d’odeurs qui auraient pu être émises. Nous avons aussi organisé la visite d’un site, mais très peu de personnes sont venues », regrettent-ils.

 

À lire aussi : La croissance du biogaz est accélérée par la crise énergétique (10/03/2022)

Opposition locale

Le permis de construire a été accordé par le préfet. Néanmoins les actions des opposants ont fait perdre du temps et les devis, signés en 2020, ont vu leur montant bondir de 10 à 20 % avec l’envolée des cours des matières premières. En décembre 2021, Nicolas Galpin et Thierry Vandenhendeles ont dû renoncer à leur projet.

 

« Aujourd’hui, en Essonne, le conseil départemental prévoit 23 projets de méthanisation d’ici à 2030, relèvent les agriculteurs. Or, seules trois unités sont en fonctionnement ou en cours de construction. C’est cette incohérence entre les propos des élus et leurs actes que nous dénonçons. Certains qui soutenaient notre projet l’ont finalement bloqué lorsque les oppositions se sont mises en place. Ils manquent de courage politique. » Florence Mélix

(1) 31 500 t/an de matières organiques valorisées dont 55 % d’origine végétale issues des exploitations et 45 % de sous-produits agroalimentaires. Coût : 8 millions d’euros.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement