Projet de filière Vingt-neuf éleveurs pour un méthaniseur

Gaveur de canards gras pour la conserverie La Quercynoise, à Gramat, Gérard Lavinal est installé à Rueyres, à 10 km du site de transformation. Voilà longtemps qu’il attend une solution comme cette future unité de méthanisation, pour traiter le lisier.

« Avec 32 600 canards gavés par an, il me tarde de ne plus avoir à l’épandre sur mes terres, même si j’ai de bonnes relations avec mes voisins, explique-t-il. Cela réglera, a minima, le problème des odeurs et il n’y aura plus d’enfouissement à gérer. Je pense que si nous avions disposé de cet outil en période de grippe aviaire, nous n’aurions pas eu autant de problèmes. »

Un projet collectif

Le projet BioQuercy porté par la Capel qui possède 34 % des parts, et la société Fonroche (64 %) est une unité de méthanisation qui traitera chaque année 25 000 t de lisier et 25 000 t de coproduits alimentaires, issus d’abattoirs et d’entreprises locaux. Les 2 % restants appartiendront à une société en cours de création, ouverte aux 29 producteurs qui livreront leur lisier. Ceux-ci pourront prendre des parts et auront un poste d’administrateur dans BioQuercy.

Le méthaniseur, en cours de construction sur le site de La Quercynoise, produira du biogaz qui alimentera un moteur de cogénération. Celui-ci émettra 10 000 MWh électriques, équivalents à la consommation de 3 660 foyers, qui partiront dans le réseau ERDF, ainsi que 8 300 MWh thermiques. Cette chaleur assurera l’hygiénisation des intrants en les portant à 70°C pendant une heure.

De plus, elle apportera aussi de l’eau chaude à l’abattoir pour plumer les volailles et de la vapeur pour stériliser les conserves. La Quercynoise économisera ainsi 520 tonnes de propane par an et verra sa facture énergétique baisser de 70 %.

Digestat hygiénisé

Les producteurs de palmipèdes gras fournisseurs de lisier recevront en échange 25 000 t de digestat à épandre sur leurs terres. Et 20 000 t supplémentaires iront amender 4 500 ha de terres agricoles, chez 72 autres agriculteurs adhérents de Capel et Fermes de Figeac, une autre coopérative lotoise. La Capel gérera le plan d’épandage collectif et la Cuma Lot Environnement assurera une prestation « rendu racines ».

Un grand nombre d’analyses est prévu pour vérifier la qualité de l’eau des rivières voisines. « Ce digestat sera un produit hygiénisé, plus sûr que le lisier, qui contiendra trois fois plus d’éléments fertilisants, ajoute Gérard Lavinal. Les agriculteurs qui portent ce projet de territoire, attendent avec impatience la mise en route du méthaniseur, à l’automne prochain. Pour eux, l’intérêt de ce nouvel outil est immense. »

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