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Méthanisation Un procédé électrique pour hygiéniser les intrants

La thèse d’un étudiant chinois réalisée à Pontivy (Morbihan) a abouti à un prototype fonctionnel de système électrique d’élimination des agents pathogènes de déchets alimentaires. Celui-ci pourrait se substituer aux traitements thermiques.

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Une technologie pour faciliter et améliorer l’hygiénisation des déchets alimentaires avant leur méthanisation est en cours de développement. L’objectif serait d’améliorer le temps de traitement, l’efficacité et le coût de l’élimination des agents pathogènes en remplaçant le procédé actuel, thermique, par un traitement par champs électriques pulsés (CEP). Ce dernier a été étudié par Xiaojun Liu, un étudiant chinois, ingénieur des Mines de Nancy, lors d’une thèse effectuée à l’IUT de Pontivy, dans le Morbihan. Son travail a été cofinancé par la Région Bretagne, le département et la société Liger, centre d’énergies renouvelables de Locminé, et s’intitule : Hygiénisation par technologie électrique des déchets alimentaires en vue de leur méthanisation. « C’est un enjeu important pour l’ensemble de la filière de la méthanisation, souligne Joël Tanguy, directeur technique chez Liger. Il faut garantir l’innocuité sanitaire des digestats. Cela concerne bien évidemment les élevages pour éviter les problèmes sanitaires dans les troupeaux, mais aussi les cultures et la qualité sanitaire de l’eau. L’épidémie de Covid-19 nous a rappelé l’importance de cette question. » Le virus a été détecté dans des eaux usées.

Amélioration possible du pouvoir méthanogène

Liger avait déjà été partenaire d’une thèse étudiant les champs électriques pulsés et leur impact sur le pouvoir méthanogène des intrants. Des résultats intéressants sont apparus pour les matières contenant beaucoup de fibres notamment. La possibilité d’utiliser cette technique pour hygiéniser les déchets avant méthanisation était alors apparue, elle a été retravaillée par l’étudiant chinois.

 

De nombreuses améliorations doivent encore être apportées au process, et le sortir des laboratoires pour l’adapter à une échelle industrielle ne sera pas une mince affaire. La thèse de Xiaojun Liu prendra fin dans très prochainement, la récupération de cette technologie et son développement seront alors entre les mains de Liger et devraient prendre plusieurs années.

 

L’idée de l’entreprise est d’abord d’essayer de l’adapter sur un démonstrateur de taille intermédiaire, semi-industrielle. Déjà à la pointe de la méthanisation et du développement des énergies renouvelables, la société est notamment la tête de proue et le moteur de la dynamique Karrgreen, un réseau de stations-service affectées aux carburants alternatifs, comme le bio-GNV.

 

À lire aussi : Karrgreen lance son réseau de stations bio-GNV (02/03/2020)

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