Des limites avec la terre de diatomée
Arvalis a démontré l’intérêt de cet insecticide de biocontrôle sur silvains dentelés, mais à l’échelle des boisseaux expérimentaux, la perte de PS reste importante.
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En 2023, Arvalis a testé l’efficacité d’un traitement partiel de blé tendre, dans six boisseaux de 10 t, avec de la terre de diatomées (issue de fossiles d’algues marines). « En France, le traitement complet des grains avec cette solution n’est pas ou peu utilisé, du fait de la perte de poids spécifique générée, évaluée à 3 à 5 %, souligne Marine Cabacos, ingénieure à la station expérimentale de Boigneville (Essonne). C’est pourquoi un traitement partiel semblait intéressant à tester. » La poudre minérale adsorbe les lipides de la cuticule et déshydrate les fluides corporels par contact avec l’insecte.
Dans le boisseau, entre deux couches de blé non traité, une couche de 50 cm a été traitée au SilicoSec (dose de 1 kg/t), « pour que la durée de contact des insectes avec les grains traités soit suffisante pour les éliminer, et ainsi empêcher une migration depuis les locaux vers le grain tout juste ensilé : une sorte de couche « barrière » protégeant le cœur du lot », précise Marine Cabacos. 2 000 charançons du riz et 2 000 silvains dentelés ont été au préalable intégrés à la couche inférieure (voir schéma). Pendant quatorze semaines, des relevés hebdomadaires dans les cinq pièges de chaque boisseau (en surface des grains) ont permis de suivre les migrations d’insectes.
Charançons trop peu mobiles
La couche de 50 cm de blé traité s’est avérée « efficace pour maîtriser la prolifération du silvain dentelé, largement répandue dans les silos français. Cette stratégie semble particulièrement intéressante en début de campagne, pour prévenir une colonisation d’un lot stocké par les réservoirs d’insectes qui peuvent persister dans les locaux de stockage. En considérant que le lot stocké est indemne d’insectes à l’ensilage, cette couche barrière préservera ainsi l’intégralité des grains. »
En revanche, « aucune conclusion n’a pu être tirée concernant les charançons du riz. Ces derniers ont été trop peu mobiles dans les boisseaux, qu’ils soient traités ou témoins, pour pouvoir évaluer l’efficacité du traitement. »
Perte de PS
Enfin, Marine Cabacos constate que « dans cet essai à l’échelle des boisseaux, malgré les traitements partiels, la perte de poids spécifique reste importante, de l’ordre de 4,3 kg/hl. Toutefois, il est possible que dans le cas d’une cellule de plus grande capacité, le rapport de masse entre blé traité et stocké soit très inférieur et que la perte de PS soit plus faible. En effet, la hauteur de grains traités (50 cm) est constante quelle que soit la hauteur de la cellule de stockage.
Dans notre étude, cette couche représentait 1/5 de la masse de grains dans le boisseau (2,1 t traités sur 10 t stockés). Si on considère cette même couche de grains traités dans une cellule dix fois plus grande (1/50 de la masse de grains), à la vidange de la cellule, les grains traités seront « dilués » dans 49 fois leur masse en grains sains. « On peut donc penser que le PS moyen de la cellule serait moins impacté. Mais nous n’avons pas de résultats pour confirmer ou infirmer cette hypothèse. »
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