« En moins d’une heure et demie, je paille 1 200 bovins »
Théo Badillot, salarié de la SARL Yves David, dans le Cher, s’occupe du paillage des 1 200 bovins d’engraissement grâce à une pailleuse grand volume.
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À Saint-Georges-sur-Moulon (Cher), la SARL Yves David élève 1 200 bovins pour l’engraissement. Avec un tel troupeau, la question fondamentale à propos du paillage est : comment ne pas perdre trop de temps ? Environ 3 500 tonnes de paille sont distribuées chaque année, un volume qui ne fait pas peur à la Big Confort Plus de Gyrax.
La particularité de la pailleuse Gyrax, c’est avant tout son volume, ou plutôt l’optimisation de son volume. En effet, les 23 m3 de la machine ne prennent pas de la paille en vrac, mais huit balles carrées empilées, gardant ainsi la matière sous forme compressée.
Avant la Big Confort, une pailleuse grand volume plus classique était utilisée, avec un chargement par le haut et une paille en vrac à l’intérieur. « Pour remplir l’ancienne machine de 18 m3, il fallait ouvrir les balles par terre et les charger avec un godet, explique Théo Badillot, le chauffeur de l’engin. Problème : le sol n’est pas bétonné à cet endroit, il était donc fréquent d’avoir des cailloux ou un peu de terre. Non seulement ce n’est pas bon pour la machine et les vaches, mais encore moins pour notre méthanisation, alimentée avec tout le fumier. »
Grand volume, peu de chargements
En août 2023, la Big Confort de la marque Gyrax fait son arrivée sur l’exploitation. Elle répond justement à la demande de la SARL, puisque le chargement s’effectue machine dépliée. Les balles sont posées puis déficelées sur les parois, qui se referment après coup. Une fois fermée, la pailleuse contient huit balles d’une longueur de 1,80 mètre, rangées et empilées comme dans le jeu vidéo Tétris.
La pailleuse se déplie lors du chargement. Théo place ensuite les huit balles carrées sur l’ensemble de la machine, chaque botte ayant une place précise. Il ne coupe les ficelles qu’après, puis les attache à la fourche du télescopique. « Je les attache au chargeur pour ne pas m’embêter à regarder où sont les nœuds, signale Théo. C’est aussi moins dangereux que de tirer et prendre le risque de glisser, voire de tomber de la pailleuse. »
Une fois les balles déliées, il est temps de remonter dans le tracteur et de fermer la machine. Les balles du bas sont alors positionnées sur un tapis à chaînes, quand celles du haut sont maintenues par des fers plats latéraux. Le tapis à chaînes, situé au centre de la pailleuse, concentre la paille vers l’avant de la machine, où elle est attrapée par trois démêleurs à entraînement mécanique qui assurent une alimentation constante de la turbine. Ces démêleurs sont accompagnés de freins de paille, afin que cette dernière ne passe pas sur le dessus, ce qui surchargerait la turbine.
Cette dernière attrape la paille à la sortie des démêleurs pour l’envoyer dans la goulotte située à l’avant de la machine, ce qui offre une bonne visibilité sur le travail au chauffeur. L’engin peut alors pailler sur le côté droit uniquement, un autre choix assumé par Théo.
« La machine peut avoir une goulotte pour pailler à gauche et à droite. Dans nos bâtiments, ce n’est pas nécessaire, et la turbine tournerait dans le sens inverse en paillage à gauche. Je ne sais pas si le travail serait aussi bien qu’actuellement. » La paille est ensuite expulsée par la goulotte, qui peut répartir le flux avec des mouvements haut/bas et gauche/droite, pour un paillage uniforme sur presque 30 mètres.
Théo consacre ainsi une heure à une heure et demie à pailler les 1 200 têtes, un passage répété trois fois par semaine l’hiver, deux fois lors des beaux jours. Un seul remplissage suffit en fonction de la paille qu’il reste dans la caisse, deux seront nécessaires si la machine est vide en début de journée. Ramené au nombre de bêtes, le temps à passer est donc minime, ce qui a convaincu tous les acteurs de l’exploitation.
De petits ajustements
Sur le marché depuis quelques années seulement, la Big Confort, de par sa grande capacité, est un outil réservé à une demande spécifique. Le nombre de modèles est donc limité par rapport aux pailleuses portées, ce qui permet au constructeur de suivre chaque machine.
Ainsi, Théo est en contact régulier avec la marque. « Gyrax nous demande ce qui va et ce qui ne va pas sur la machine, puis ils essaient d’améliorer les points négatifs. Par exemple, les fers plats pour les balles du haut sont en cours de modification et, au printemps, le constructeur va changer l’emplacement du kit antipoussière pour qu’il soit en sortie de goulotte. »
Aujourd’hui, le kit antipoussière est situé au niveau de la turbine. Or la paille dans la turbine est humide et ne circule pas très bien. Lorsque le constructeur aura fait la modification, les étables seront moins poussiéreuses et Théo n’aura plus besoin de balayer la paille envolée.
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