Orge et blé tendre : respecter les dates de semis pour limiter les viroses
Pour éviter autant que possible les périodes automnales favorables aux pucerons et cicadelles, Arvalis conseille de ne pas réaliser les semis d’orge et de blé tendre trop précocément.
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Le premier levier pour lutter contre les viroses en céréales à paille est la date de semis. « Plus on sème tard, moins on a de situations à risque », indique Robin Comte, spécialiste des ravageurs et des techniques de lutte chez Arvalis. Il précise que la préconisation n’est pas de réaliser des semis tardifs, mais de se conformer aux dates recommandées en régions selon les contextes climatiques. « En respectant ces dates, on gère déjà une bonne partie de la problématique UNO et maladie des pieds chétifs. »
Des données bien établies
L’efficacité de ce levier s’explique par la grande influence du climat sur le risque virose. L’abondance des pucerons et cicadelles vecteurs des viroses est favorisée par les températures douces. Les céréales semées précocement ont davantage de probabilité de se développer dans des conditions favorables pour ces ravageurs, augmentant le risque de transmission des virus. Semer un peu plus tard permet d’éviter autant que possible ces périodes.
Des données d’enquêtes parcellaires historiques acquises de 2002 à 2015 le confirment pour la JNO. Les situations de semis précoces sont plus fréquemment et intensément affectées par la maladie. En orge d’hiver, l’espèce la plus sensible et qui se sème le plus tôt, plus de la moitié des semis réalisés au moins dix jours avant la date recommandée présentent des symptômes intenses. C’est le cas de moins d’un tiers des orges semées aux dates préconisées.
En semis précoces, la couverture phyto peut être insuffisante
Pour la maladie des pieds chétifs, « la situation est comparable », précise l’expert. La même analyse historique a été réalisée : l’effet de la date de semis est très marqué dans les régions les plus concernées (centre et est de la France).
Les données présentées sont relativement anciennes, établies entre 2002 et 2015. Mais « le contexte n’a pas évolué », explique Robin Comte. Il appuie : « On constate chaque année sur le terrain que, quand il y a des gamelles, c’est parce que les semis ont été plus précoces que les préconisations. » Dans ces situations, la couverture phytosanitaire peut suffire pour s’en sortir, mais « parfois non ».
Arvalis assure un travail de veille sur la question et continue de réaliser des démonstrateurs. À l’occasion des Culturales 2023, dans l’Essonne, l’institut technique en avait par exemple mis un en place avec deux dates de semis différentes. Sur les symptômes, « il n’y avait pas photo », se souvient Robin Comte.
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