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Différencier la septoriose des taches physiologiques sur les céréales à paille

La nuisibilité des taches physiologiques est « faible à nulle » sur céréales à paille, selon Arvalis.

Des taches brunes sont fréquemment observées sur les feuilles de céréales à paille. Elles peuvent avoir pour origine un stress abiotique, tels que de fortes amplitudes thermiques, ou le manque d’eau.

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Elles pourraient faire penser à de la septoriose ou de l’helminthosporiose, mais ce sont peut-être des « taches physiologiques ». Depuis le début d'avril 2025 et dans plusieurs régions, de nombreuses taches sont observées sur les feuilles de blés ou d’orges. C’est ce que constatent les bulletins de santé du végétal (BSV) en Occitanie, en Auvergne, en Bourgogne-Franche-Comté, ou encore dans les Hauts-de-France. Attention, elles ne sont pas nécessairement d’origine fongique.

Des clés pour identifier l’origine

« On observe actuellement beaucoup de taches physiologiques liées aux fortes amplitudes thermiques, gelées et stress hydriques observés ces derniers temps », explique le BSV de la Bourgogne-Franche-Comté du 15 avril. Certaines variétés, comme Chevignon ou Thermidor, semblent plus touchées que d’autres.

Plusieurs éléments permettent de faire la distinction entre maladie fongique et taches physiologiques. En premier lieu, les maladies fongiques progressent du bas vers le haut. Les taches physiologiques « n’affectent que la partie supérieure du feuillage », précise le BSV Centre-Val de Loire du 15 avril. Ensuite, en cas d’absence de structures de champignons pathogènes (pycnide, périthèce…) sur les taches brunes, la balance penche vers l’origine physiologique.

Par ailleurs, les symptômes constatés n’évoluent pas en cas d’origine physiologique, contrairement à la septoriose ou l’helminthosporiose. Enfin, les maladies se développent avec des pluies abondantes : s’il a peu plu durant les dernières semaines, il est peu probable que les taches soient d’origine fongiques.

Si des pycnides et cirrhes apparaissent sur les feuilles, il s'agit de septoriose. (©  Sébastien Champion Archive)

Un test très simple

En cas de doute, chaque observateur peut très simplement faire incuber les feuilles marquées. Il suffit de les placer à température ambiante dans une bouteille d’eau vide mais encore humide pendant 24 heures, explique Arvalis. Si des pycnides et cirrhes (gel translucide/blanc) apparaissent après ce délai, il s’agit de septoriose. Si des filaments et petits poils sombres sont observées, il s’agit d’helminthosporiose (très rare sur blé).

S’il s’agit bien de taches physiologiques, aucun de ces éléments n’apparaîtra. Et dans ce cas, « il n’y a rien à faire », indique le BSV Ouest Occitanie. Dans sa « fiche accident », Arvalis précise que la nuisibilité des taches physiologiques est « faible à nulle » sur céréales à paille.

Il est à noter qu’actuellement, la pression septoriose est hétérogène sur le territoire. Le risque est notamment jugé « faible » dans les Hauts-de-France, « moyen » ou « modéré » dans le Centre-Val de Loire ou en Bourgogne-Franche-Comté, et « élevé » plus au sud (Aquitaine, Occitanie et arc méditerranéen).

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