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Anticipation risque maladies Sclérotinia sur soja, miser sur la lutte préventive

C’est plutôt inhabituel. De nombreuses attaques du pathogène, mais rarement préjudiciables, ont été observées cette année dans plusieurs régions.

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Les conditions atypiques de l’été, qui ont allié pluies, chaleur et favorisé la production de biomasse, ont entretenu l’humidité résiduelle sur les premiers étages foliaires de soja. Elles ont, en parallèle, été propices au développement du sclérotinia, une des principales maladies sur cette culture, un peu partout sur le territoire. « Les contaminations ont été particulièrement nombreuses dans les Landes, les Pyrénées-Atlantiques et le sud du Gers », précise l’institut Terres Inovia.

Aucune solution curative

On parle de fortes attaques lorsque 20 % des plantes sont touchées. « Au-delà de ce seuil, la réduction de rendement représente de 2 à 4 q/ha par tranche de 10 % de plantes affectées, et peut atteindre 15 q/ha en cas de forte attaque », complète l’institut. Or, il n’existe aucune solution curative lorsque les symptômes apparaissent : pieds qui flétrissent, pourriture blanche sur les tiges, puis sclérotes sur et dans les tiges de même que sur les gousses. En effet, les mesures de lutte contre le sclérotinia sont avant tout préventives. Dans les situations à risque, elles reposent sur le choix d’une variété peu sensible à la maladie, une densité de semis pas trop élevée et un interligne assez large (50-60 cm), de manière à retarder la fermeture du couvert. L’allongement de la rotation, de l’ordre de cinq ans entre les cultures sensibles à ce pathogène, est aussi à mettre en œuvre (lire l’encadré ci-dessus).

La gestion de l’irrigation est également essentielle. Il est recommandé d’espacer les tours d’eau et d’augmenter la quantité par tour sur la période de sensibilité de la floraison du soja. De plus, Terres Inovia prévient qu’en fin de cycle, et surtout si la végétation est luxuriante, « une irrigation fait courir le risque de favoriser davantage les contaminations secondaires par contact et entraîne la formation de nombreux sclérotes. »

Enfouir la préparationContans WG

En revanche, il est possible d’appliquer Contans WG (25-27 €/kg), dans les situations de fortes attaques particulièrement. Il s’agit d’une préparation phytosanitaire biologique contenant des spores de Coniothyrium minitans, un champignon parasite. « Dans ce cas de figure, le produit pourra être employé à 2 kg/ha, juste après la récolte », indique Matthieu Charron, chez Terres Inovia. Il sera alors pulvérisé après la récolte sur les résidus infectés, période à privilégier pour une meilleure destruction en surface des sclérotes nouvellement formés. Ensuite, il faudra rapidement l’enfouir dans le sol. Dotée d’une efficacité d’environ 50 %, cette solution doit être utilisée de manière répétée.

Il est conseillé d’ensevelir la préparation Contans WG, toujours à 2 kg/ha, et environ un mois avant le semis de cultures sensibles. Céline Fricotté

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