Alternance Les clés pour choisir ses variétés de tournesol
La pluviométrie régulière en période estivale a été propice à la production d’inoculum. Le choix variétal doit être adapté pour anticiper le risque maladie.
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En tournesol, « les années à bons rendements sont souvent des années à maladies », rapporte Emmanuelle Mestries, de Terres Inovia. La campagne 2021, récolte record après un été humide, ne fait pas exception. « Elle a notamment été propice aux attaques de sclérotinia, favorisées par la pluie au moment de la floraison », illustre l’ingénieure.
Le choix variétal pour les prochaines campagnes doit tenir compte des maladies observées l’année précédente, « même si elles n’ont pas pénalisé le rendement », précise l’experte.
L’historique parcellaire des maladies et l’intensité des attaques, ainsi que la zone géographique sont des éléments clés à considérer. « Le risque est plus élevé dans certaines régions, ou lorsque le tournesol revient souvent dans les rotations. Le verticillium est, par exemple, bien installé dans le Sud-Ouest. On l’observe aussi en Poitou-Charentes et dans le Centre », indique la spécialiste.
Connaître les bioagresseurs
Doit ensuite être pris en compte le mode de propagation des maladies et la durée de survie des inoculums. Certaines sont liées à la parcelle, comme le verticillium ou le mildiou. « Ces champignons, peu voyageurs, peuvent rester plus de dix ans dans le sol. La contamination se fait par les racines, explique Emmanuelle Mestries. De même, le sclérotinia produit des sclérotes, une forme de conservation viable très longtemps. Si des symptômes de ces maladies ont été constatés sur une parcelle, cela signifie que l’inoculum est présent, et il existe donc un risque. »
Au contraire, le phoma ainsi que le phomopsis se diffusent par voie aérienne. « Les résidus infectés de la dernière campagne vont contaminer les parcelles, ajoute-t-elle. Il faut les broyer et les enfouir. Le champignon ne fera pas de fructifications si les résidus sont à l’abri de la lumière. »
Différentes résistances
Le comportement des variétés face aux maladies doit également être étudié. « La tolérance variétale est, par exemple, le seul moyen de lutte efficace face au verticillium. Il faut opter pour des variétés peu sensibles dans les parcelles où la maladie s’est manifestée », souligne la spécialiste. La résistance du tournesol au mildiou est assurée par des gènes de résistance spécifiques. « Mais le champignon s’adapte quand ces variétés sont utilisées trop fréquemment. On voit, depuis quelques années, des cas de contournement de résistance. Le maître-mot est l’alternance des variétés, en variant les profils. »
La résistance au phoma, sclérotinia et phomopsis est de type quantitatif, conférée par plusieurs gènes. Difficile à contourner, elle est plus durable dans le temps. Justine Papin
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