Login

Prévenir les maladies respiratoires des jeunes veaux

Pour protéger les jeunes veaux des courants d'air et de l'humidité, le niveau de paille doit couvrir ses pattes.

Ventilation, paillage, vaccination… Anticiper les problèmes respiratoires des veaux permet de réduire les pertes potentielles.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Les conséquences des maladies respiratoires des jeunes veaux peuvent coûter cher. Mortalités, séquelles respiratoires, impact sur la croissance, temps de travail et stress supplémentaires… Il y a cinq ans, les pertes étaient estimées à 123 € par veau allaitant. Elles pourraient aujourd’hui être réévaluées à la hausse, estime Boris Boubet, directeur du groupement de défense sanitaire (GDS) de la Creuse.

Il assure que la prévention permet de nettement réduire les risques. À commencer par le logement des veaux en bâtiment. « La première préconisation serait de ne pas utiliser de pailleuse sur des veaux de moins de trois semaines, même si c’est un peu déconnecté du terrain, admet le vétérinaire. Il est cependant indispensable d’évacuer la poussière de paille en 3 à 5 minutes au maximum. »

Supprimer les courants d’air

L’objectif principal est d’améliorer la ventilation naturelle, en faisant entrer de l’air dans le bâtiment tout en supprimant les courants d’air. Pour évaluer la ventilation, Boris Boubet partage son astuce. « Dans la case à hauteur de vache, soit environ 1,50 m, il ne doit jamais y avoir un vent à plus de 0,5 mètre par seconde. C’est équivalent à un briquet qui s’éteint. » Pour les cases à veaux, à hauteur de 50 à 60 cm du sol, la restriction est plus grande. « Jamais plus de 0,25 mètre par seconde, c’est une flamme de briquet qui ne penche pas à plus de 45 degrés », indique l’expert.

Les bâtiments sont souvent fermés sur trois côtés. La présence d’un filet sur le côté ouvert permet d’ajuster la ventilation. « La problématique n’est pas la même tous les jours, et peut changer au cours de la journée, souligne Boris Boubet. Il est important de réévaluer régulièrement les courants d’air et d’adapter les ouvertures. » La ventilation permet d’évacuer l’humidité du bâtiment, qui peut affaiblir le veau si ses poils sont mouillés.

Autre indicateur à respecter : le « score de nidation ». Il s’agit du niveau de paille pour chaque animal. « Pour un veau, il faut viser 3, le score le plus haut. Le repère est qu’on ne doit plus voir ses pattes. Il doit pouvoir se cacher dans la paille pour être bien protégé du froid et de l’humidité. »

Vacciner après 3 mois

Afin d’accroître la prévention, la mise en place d’une vaccination est recommandée, notamment si un épisode clinique de maladie respiratoire a déjà été présent sur l’élevage (lire l’encadré ci-dessous). « Le système immunitaire du veau fonctionne à 100 % au bout de trois mois, explique le vétérinaire. Une vaccination avant ces trois mois risque d’être moins efficace. Elle peut cependant s’avérer nécessaire si l’élevage est régulièrement confronté à des pathologies respiratoires sur les jeunes veaux. » Les doses intranasales sont les plus efficaces sur cette catégorie d’animaux. La vaccination de la mère avant le vêlage peut être envisagée pour protéger le veau dans ses 15 premiers jours de vie.

Une bonne immunité passe par une ration équilibrée, voire complémentée en vitamine A. « Vacciner des animaux carencés en vitamine A ne donne pas des résultats très concluants, affirme Boris Boubet. Les stocks sont généralement faibles à la sortie de l’hiver, puisque le taux est moindre dans les fourrages. »

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement