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Ruminants : une année 2024 « complexe » sur le plan sanitaire

« Un vaccin contre la MHE est en cours de développement et devrait être prêt en 2024 », a annoncé Pierre Aubert, chef du service des actions sanitaires à la DGAL.

Reprise attendue de la MHE, nouveaux variants et sérotypes de la FCO… L’année 2024 ne s’annonce pas sans risques pour les ruminants. Pour Pierre Aubert, chef de service des actions sanitaires à la DGAL, certains moyens de lutte sont à revoir, tant sur l’aspect sanitaire que politique.

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Entre l’apparition de la maladie hémorragique épizootique (MHE) dans les Pyrénées en septembre 2023, et la menace d’un nouveau sérotype de la fièvre catarrhale ovine (FCO) par le nord de la France, la pression sanitaire est forte sur les ruminants. « Il faut gérer les maladies du moment, mais également celles qui risquent d’arriver », explique Pierre Aubert, chef de service des actions sanitaires à la DGAL, lors de l’assemblée générale de la Fédération nationale bovine (FNB), le 7 février 2024 à Vichy. La menace la plus imminente : une violente reprise de la MHE au printemps.

Un vaccin contre la MHE « en cours de développement

« La maladie va probablement envahir tout le territoire français. Il n’y a pas de solution miracle, hormis un vaccin », explique Pierre Aubert. Et à ce sujet, un laboratoire « y travaille ». Pour autant, sans banque d’antigènes, ce processus peut être long. « On ne l’aura pas au mois de mars, mais il se pourrait que l’on ait un vaccin au cours de l’année 2024. » Car le temps presse. Malgré le froid hivernal, « il y a toujours une activité clinique de la MHE en France ». 104 nouveaux foyers ont été confirmés depuis le début de l’année 2024, bien qu’aucun nouveau département n’ait été touché.

Maintenir la lutte contre la FCO

En parallèle, « il ne faut pas relâcher la guerre contre la FCO », insiste Pierre Aubert. S’il y a une diminution de la qualité du dépistage, alors la maladie gagne du terrain. Les Pays-Bas ont vu, en 2023, apparaître un nouveau sérotype de la FCO, le sérotype 3. Au 8 janvier, 4 421 cas ont été déclarés, touchant également l’Allemagne, la Belgique et le Royaume-Uni. « Cette maladie reste un risque, elle est comparable à la MHE en nombre de foyers. »

En France, le sérotype 8 présente un nouveau variant puisqu’il « est redevenu pathogène sur des animaux qui étaient normalement immunisés », constate Pierre Aubert. Avec des symptômes proches de la MHE, dans des zones communes, il est devenu compliqué de les discerner. « Entre toutes ces maladies, l’année 2024 va être complexe », caint-il.

Adapter la loi

Désormais, une nouvelle approche est à définir. « Aujourd’hui, nous sommes dans la réaction, pas dans l’anticipation. Nous devons engager une prévention sans attendre de voir la catastrophe », estime le chef de service des actions sanitaires à la DGAL. La loi sur la santé animale, adoptée en 2021 à l’échelle européenne, a apporté des évolutions notamment dans la répartition de la responsabilité entre les acteurs.

« Pour le cas de la MHE, cette loi a causé beaucoup de problèmes avec le zonage et la perte de marchés. » Une piste d’évolution, parmi d’autres : développer une banque d’antigènes, pour pouvoir engager une lutte rapidement. « Ces décisions doivent se prendre au niveau européen, ce n’est pas qu’un problème français », rappelle Pierre Aubert.

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