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Sanitaire un nouveau virus transmissible aux bovins émerge en Europe

La maladie hémorragique épizootique affecte principalement les cervidés et les bovins.

L’Anses lance l’alerte concernant l’arrivée en Europe d’un nouveau virus : celui qui est responsable de la maladie hémorragique épizootique. Potentiellement mortel chez les bovins, il est transmis par des piqûres de moucherons.

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La maladie hémorragique épizootique (EHD), un virus potentiellement mortel chez les bovins, a été détectée pour la première fois en Europe, rapporte l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) dans un communiqué du 11 mai 2023. Elle est transmissible par des moucherons piqueurs du genre culicoïdes. Les premiers cas ont été détectés le 25 octobre 2022 en Sardaigne. Puis, d’autres foyers ont été signalés en Italie (Sicile) et en Espagne (Andalousie).

Conséquence du changement climatique

Selon l’Anses, l’arrivée de ces moucherons porteurs du virus est « une conséquence du changement climatique ». « Il y a une quinzaine d’années, on n’imaginait pas que la maladie puisse un jour arriver en Europe », raconte Stéphan Zientara, directeur de l’unité mixte de recherche de virologie, qui associe des scientifiques de l’Anses, de l’Inrae et de l’École nationale vétérinaire d’Alfort. « Son extension est une conséquence directe du changement climatique, qui permet aux moucherons vecteurs de survivre dans nos régions », a-t-il ajouté.

Toujours selon l’agence, cette maladie se traduit chez les bovins par de la fièvre, de l’anorexie, des boiteries et une détresse respiratoire. Elle affecte principalement les cerfs de Virginie et les bovins domestiques. Des petits ruminants sont également susceptibles d’être porteurs du virus, même si aucun cas symptomatique n’a été déclaré pour l’heure. Le virus ne se transmet pas à l’être humain.

Pour Stéphan Zientara, l’hypothèse la plus probable est que des moucherons ont été transportés à travers la Méditerranée par le vent, expliquant « l’apparition simultanée de la maladie dans plusieurs endroits d’Europe du Sud ». Toutefois, les scientifiques n’excluent pas la possibilité que le virus ait été introduit par le transport de bovins infectés.

Aucun vaccin disponible pour le moment

À ce jour, on dénombre sept sérotypes différents de ce virus. En Europe, le sérotype détecté (sérotype 8) est identique à celui qui a circulé en Tunisie en 2021. Mais, « aucun vaccin contre ce sérotype n’est disponible », précise l’Anses. Pour freiner la propagation du virus, elle recommande de tester les animaux et d’interdire le transport de ruminants depuis les zones infectées, « mais son efficacité reste faible ».

Par ailleurs, les chercheurs ne savent pas si les cervidés européens sont sensibles à la maladie. Une surveillance a donc été mise en place en France, souligne l’agence, « avec pour objectif d’analyser tout animal suspect, notamment dans la faune sauvage ».

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