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Transmission « Il faudra passer de 14 000 à 20 000 installations par an »

Alors qu’un exploitant sur quatre a plus de 60 ans selon le dernier recensement agricole, il faut installer 20 000 agriculteurs par an, contre 14 000 aujourd’hui pour assurer le renouvellement des générations, estime Julien Denormandie. Et accueillir davantage de femmes dans le métier.

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L’agriculture fait face à un défi démographique majeur : 58 % des agriculteurs ont plus de 50 ans et 25 % ont plus de 60 ans (+6 points en dix ans), révèle le recensement de 2020. Soit des départs massifs à la retraite dans les prochaines années.

 

« Il faudrait 20 000 installations par an pour faire face au renouvellement des générations », a estimé Julien Denormandie, le ministre de l’Agriculture, lors de la présentation des chiffres du recensement à la presse le 10 décembre 2021. Et donc « redoubler d’efforts » pour passer d’une moyenne de 14 000 installations annuelles à 20 000.

108 000 exploitants de moins en 10 ans

Mais l’hémorragie aurait été contenue, selon Julien Denormandie : « On a su renouveler environ deux départs sur trois entre 2010 et 2020. Contre un sur deux entre 2000 et 2010. » Pour autant, l’agriculture a perdu 108 000 exploitants (1) sur cette dernière décennie, avec des effectifs qui sont passés de 604 000 en 2010 à 496 000 en 2020 (−18 %). Soit le départ de près d’un cinquième des exploitants.

 

Mais le ministre s’est voulu optimiste : « C’est un défi démographique, mais on ne peut pas dire que le monde agricole n’attire plus ! La preuve est que la part des moins de 40 ans est restée stable, à 20 % des effectifs. »

Des politiques publiques tournées vers l’installation

« La politique française doit être résolument tournée vers l’installation », a encouragé Julien Denormandie. Alors pour « installer encore plus », il a mis en avant les mesures prises sous sa mandature : le renforcement des aides à l’installation dans la prochaine Pac 2023-2027 (qui bénéficieront de 3 % du premier pilier, contre 2 % actuellement), la protection de la rémunération avec la loi Egalim 2, ainsi que la réforme de l’assurance récolte pour faire face aux défis climatiques. Sans compter la nouvelle proposition de loi foncière pour faciliter l’installation.

En décalage avec la féminisation des formations agricoles

Autre constat du recensement agricole de 2020 : la part des femmes à la tête des exploitations plafonne à moins de 30 % (26,2 %). Pourtant, elles forment la moitié des effectifs dans l’enseignement technique agricole et sont majoritaires dans le secondaire. Pour résoudre ce décalage entre la féminisation des formations agricoles et des installations, Julien Denormandie propose de mieux accompagner l’équilibre de vie des familles d’agriculteurs (temps de répit, congés parentaux) et d’améliorer les conditions de travail en investissant pour moins de pénibilité.

(1) Chefs d’exploitation, coexploitants et associés actifs.

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