Aricle « Pour rester éleveur, je me protège de toute poussière »
Atteint de la maladie dite du « poumon de fermier », Raphaël Faivre s’est réorganisé pour se soustraire aux poussières agricoles, dont tout éleveur a intérêt à se protéger.
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Lorsque ses 35 montbéliardes et leur suite ont intégré son bâtiment neuf en 2007, Raphaël Faivre ne pensait pas devoir bientôt le modifier pour raisons de santé. « Avant 2007, elles étaient dans une étable entravée, confinée, où je toussais énormément chaque matin, retrace ce producteur de lait à comté de Lemuy (Jura). En 2008, après absorption d’une quantité importante de poussière lors d’un nettoyage, une fièvre et une fatigue intenses m’ont conduit à l’hôpital. On m’a diagnostiqué un poumon de fermier. » Cette pathologie respiratoire est une pneumopathie d’hypersensibilité due à l’inhalation des spores et moisissures des poussières issues de fourrages, de céréales, etc. Elle fait partie des pathologies pulmonaires professionnelles agricoles (PAPPA) (1).
Port d’un masque
« Je devais me protéger totalement des poussières pour pouvoir rester éleveur. » Le nouveau bâtiment disposait d’une aération satisfaisante. Mais y distribuer l’ensemble des balles rondes de paille et de foin à la pailleuse l’empoussiérait énormément. « Mon père m’a remplacé un moment à ces tâches. Puis en 2011, pour pailler moins et sans pailleuse, nous avons converti l’aire paillée, qui était aux normes logettes, en 86 logettes avec tapis (près de 35 000 € investis). Outre ma santé, le confort des animaux a été amélioré. »
L’apport de 2-3 kg/jour/vache de paille (contre 7 kg avant) et la distribution de foin s’effectuent à la dérouleuse. Et la bonne qualité sanitaire des fourrages est une priorité. « J’achète toute ma paille et je suis exigeant sur sa propreté, explique-t-il. Lors des foins et regains, que je réalise sans problème (les moisissures apparaissent au cours du stockage), je rentre des bottes propres et sèches. » Pour les dérouler et balayer, Raphaël porte toujours un masque FFP2 jetable, changé après 8 heures de travail. Et pour des travaux plus poussiéreux, il utilise un masque ventilé de type heaume. « Sans masque, j’éprouve une gêne respiratoire », note l’éleveur de 41 ans. Aujourd’hui, il est parvenu à stopper l’évolution de sa maladie et à rester dans le métier.
(1) Plus d’informations sur www.asept.org (rubrique Actions, puis Prismal, puis Actions risques respiratoires, puis PAPPA) ou tél. : 03 81 65 60 18.
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