« Je mesure le comportement alimentaire « Je mesure le comportement alimentaire de mes vaches »

«Au moment de renouveler mes colliers de détection de chaleur, en septembre 2017, j’ai choisi d’ajouter la mesure des durées d’ingestion et de rumination », se souvient Jean-Pierre Bidan, éleveur de vaches laitières à Plouguenast, dans les Côtes-d’Armor. Il a donc investi dans trente-deux colliers pour cinquante-cinq vaches en production, qu’il pose quinze jours avant la date de vêlage. « Je réalise un suivi de leur comportement alimentaire pendant quatre à cinq mois après la mise bas, jusqu’à ce qu’elles soient confirmées pleines », explique l’éleveur.

Avec un système d’alimentation en ration complète, Jean-Pierre souhaitait mieux anticiper la survenue des problèmes métaboliques en début de lactation, comme les acétonémies. Pour ce faire, l’éleveur vise un objectif clair : « Tous les jours, les vaches doivent atteindre 300 à 350 minutes d’ingestion, et ruminer pendant 550 à 600 minutes. » Il s’agit de repères fournis par son conseiller d’élevage.

Au quotidien, Jean-Pierre suit une méthode bien rodée. « J’observe d’abord les relevés des durées moyennes d’ingestion et de rumination de toutes les vaches sur les sept derniers jours, pour vérifier que la ration est bien ajustée, notamment sur la fibrosité, explique-t-il. Lorsqu’une ration est fibreuse, donc encombrante, la durée d’ingestion est courte, et le temps de rumination important. À l’inverse, les vaches mettent plus de temps à ingérer une ration tout maïs, mais ruminent beaucoup moins. »

« Repérer tout stress »

Jean-Pierre affine ensuite son analyse vache par vache. Le moindre écart le met en alerte. « Je repère très vite tout stress de l’animal : mammites, boiteries, chaleurs, acidose, acétonémie…, poursuit-il. Cela se traduit systématiquement par des troubles du comportement alimentaire, avec des variations importantes des durées quotidiennes d’ingestion et de rumination. Je complète ainsi ma surveillance quotidienne, notamment pendant la nuit. C’est une aide indéniable pour le suivi du troupeau. »

Ce confort a cependant un coût : 120 € par collier et environ 5 800 € pour l’antenne Wi-Fi. Cette dernière collecte les informations enregistrées par les colliers sur une portée de près de 1,5 km. Les données sont ensuite transmises sur l’ordinateur et le téléphone de l’éleveur.

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