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TMS : et si vous faisiez un diagnostic global ?

« En avoir plein le dos », ce n’est pas qu’une expression : c’est souvent à la fois une douleur physique et le reflet d’un état de tension ou de fatigue.

Prévenir les douleurs chroniques, c’est protéger la santé des travailleurs et la performance des exploitations.

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Les agriculteurs sont exposés à de multiples risques professionnels, parmi lesquels les accidents du travail occupent une place prépondérante : ils concernent 88,4 % des prestations versées en 2023. Ils sont suivis par les maladies professionnelles (10,7 %) et les accidents de trajet (0,9 %). Selon les statistiques de la MSA 2019-2023, les troubles musculo-squelettiques (TMS) représentent 73 % des maladies professionnelles chez les non-salariés agricoles (1) et 94 % chez les salariés agricoles.

Il s’agit donc de la première cause de maladie professionnelle indemnisée du secteur agricole, comme pour le régime général (88 %). Les répercussions humaines et financières pour les exploitations sont souvent sous- estimées : absentéisme, désorganisation, perte de performance, turnover…

Membres supérieurs

Parmi les TMS les plus fréquents chez les non-salariés agricoles, les épaules arrivent en tête des pathologies, avec les tendinites de la coiffe des rotateurs (31,7 %) et l’épaule enraidie (10,5 %). Le syndrome du canal carpien (au niveau du poignet) arrive ensuite (23,8 %), puis l’épicondylite (coude) avec 9,8 %, et les affections du rachis lombaire (sciatique par hernie discale L4-L5 ou L5-S1) avec 8,9 %.

Dans une large majorité (86,9 %), les mouvements répétitifs sont à l’origine des affections périarticulaires, tandis que 6,1 % résultent du port de charges lourdes et 5,3 % des vibrations. Si aucun secteur agricole n’est épargné, les éleveurs laitiers comptent le nombre de TMS le plus alarmant. Le fléau se concentre à l’ouest avec un indice de fréquence élevé en Pays de la Loire (3,3 TMS pour 1 000 actifs), en Bretagne (2,8 ‰) et en Normandie (2,7 ‰). Deux autres régions sont aussi très affectées : le Grand Est (2,8 ‰) et la Nouvelle- Aquitaine (2,3 ‰).

« Très souvent, on attribue les TMS à des causes biomécaniques (efforts physiques, postures contraignantes, gestes répétitifs…) et à l’ambiance physique au travail (vibrations, humidité, bruit…). Mais il ne faut pas oublier les facteurs psycho-sociaux, comme l’intensité et la complexité du travail ou le climat social », soulignent Mathias Tourne et Arnaud Desarmenien, conseillers nationaux en prévention des risques professionnels à la MSA. À ces facteurs de risques s’ajoutent certaines caractéristiques individuelles, comme l’avancée en âge ou des antécédents médicaux.

Face aux douleurs ou pour les éviter, l’agriculteur peut mobiliser différents leviers : organisation, aménagement des postes de travail, choix d’équipements… Sans négliger le sens donné au travail, le respect des temps de récupération et la qualité des relations humaines. « Le plaisir est source de santé », concluent les conseillers. 

(1) 73 % issus des tableaux de maladies professionnelles (MP). Mais depuis la création du Fonds d’indemnisation des victimes de pesticides (FIVP) en 2020, le pourcentage des TMS diminue (65,5 % des MP en 2023) et celui des MP liées aux pesticides augmente (22,4 %).

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