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3. Déficit comblé grâce aux cultures dér 3. Déficit comblé grâce aux cultures dérobées

Dès juillet, Marie-Christine et Jean-Michel Blauwart ont revu les rations. Ils savaient que l’ensilage de maïs leur ferait défaut cette année.

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Seulement 13 tonnes à l’hectare (t/ha) au lieu de 16 habituellement. À Lecelles (Nord), Marie-Christine Blauwart et son mari Jean-Michel espèrent « ne jamais revivre une année comme ça », qui cumule problèmes de fourrage et prix du lait catastrophique. Le couple met en place un éventail de solutions pour continuer à nourrir toute l’année ses 65 prim’holsteins, dont le maïs constitue la ration de base été comme hiver.

Ensiler le maïs grain. « En 2015, nous avions 4 ha de maïs grain destinés à la vente. La récolte de maïs fourrage étant bonne, nous en avons vendu 2 ha sur pied », se rappelle Jean-Michel. Cette année, rien de tout cela. Le 23 septembre, les 25 ha de maïs sont passés à l’ensileuse. « Avec des sols sableux sur un tiers des surfaces, les plants ont été très vite asséchés. » Et avec un manque équivalent à 50 t de matière sèche (MS), les éleveurs ont tout juste de quoi remplir leurs trois silos. Ce n’est pas assez pour tenir toute l’année sans ajuster la ration.

Réduire la quantité de maïs dans la ration. « Pour les vaches, nous allons passer de 42-43 kg brut d’ensilage en 2015 à 36-37 kg cette année », prévoit Marie-Christine. En complément, la distribution d’enrubanné passera de 3 à 5 kg. Le couple a choisi de produire l’enrubanné supplémentaire plutôt que de l’acheter.

Cultiver des dérobées. « Il y a eu trop d’eau au mois de juin : le démarrage des maïs a été très mauvais, retrace Marie-Christine. On savait déjà que la récolte ne serait pas à la hauteur de nos espérances. » Avec Xavier Boivin, leur conseiller à Avenir conseil élevage, ils ont estimé ce manque (lire encadré). Dès juillet, au vu des résultats, il leur conseille de cultiver des dérobées. « Nous avons semé du ray-grass italien derrière du blé sur 4 ha. Par chance, les belles journées du mois d’août ont facilité son implantation. Soixante jours plus tard, nous avons récolté et enrubanné 54 balles au total », explique Jean-Michel. Le couple attend les analyses de l’enrubanné. En l’introduisant dans la ration, ils espèrent limiter leur consommation de soja et en tirer un bon apport énergétique.

Ration sans maïs pour les génisses. « Cette année, les génisses auront une ration sèche à base de foin, explique Marie-Christine. Il y a un an, nous leur avions distribué du maïs, 4 kg pour celles de 6 mois et jusqu’à 10 kg pour les génisses proches du vêlage. » En ne donnant pas de maïs aux génisses, qui sont 22 âgées de moins de 6 mois, 30 entre 6 mois et 1 an et 10 de plus de 18 mois, ce sont environ 25 t de MS d’ensilage économisées.

Réformer les « sans avenir ». « Dès l’été, nous n’avons pas hésité à retirer les vaches sans avenir, confie Marie-Christine. Celles qui ne remplissent pas à l’insémination, qui ont des problèmes de locomotion, qui font moins de lait, ou proches de la réforme… C’est la solution la plus simple et rapide pour limiter les besoins en maïs. À cette époque, notre choix a été conforté par le prix du lait : 188 €/1 000 l en prix de base à la laiterie Milcobel. »

Achat de coproduits comme ultime solution. Si les fourrages viennent à manquer à la fin de l’hiver, les éleveurs envisagent d’intégrer des coproduits à la ration des laitières, de la fibre de blé par exemple. « Une fois le grand silo vide, nous pourrions les stocker à la place de l’ensilage de maïs », explique Jean-Michel. Mais le couple préférerait ne pas avoir à effectuer ces dépenses supplémentaires.

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