Hausse des charges Trouver de nouveaux repères pour les fermes laitières

Quel impact la conjoncture a-t-elle sur les résultats économiques de la ferme laitière bretonne ? « Le service économique Innoval a réalisé des simulations sur la ferme moyenne bretonne, pour un élevage plus intensif et un plus extensif », explique Samuel Danilo, responsable technique, économie et stratégie chez Innoval, organisme de conseil en élevage.

Avec l’idée de pouvoir adapter sa stratégie :

• Faut-il produire plus pour compenser les charges ?
• Faut-il réduire les charges et le volume produit ?
• Ou ne rien modifier ?

Les produits suivent

« Pour un élevage moyen de 80 vaches (640 000 l, 1,65 UGB/ha SFP) sur 100 ha, avec 2 UTH, et un objectif de 121 000 € d’EBE (60 500 €/UTH), les charges opérationnelles augmentent de 20 % avec un surcoût de 46 % sur le coût alimentaire (aliments achetés + engrais SFP). Le prix du GNR est doublé. La marge brute des cé­réales est améliorée malgré le prix de la fertilisation grâce à l’évolution des prix de vente, détaille le conseiller. En partant sur un prix du lait moyen payé à 390 € (au lieu de 367 € l’an passé), nous sommes sur une marge équivalente. La hausse des produits (lait, réformes, veaux, génisses) compense celles des intrants. »

Dans le cas d’un élevage plus intensif (80 VL, 760 000 l, 1,95 UGB/ha SFP), les simulations permettent de couvrir les hausses des charges en livrant 10 000 l de plus pour garder le même EBE. Selon les calculs, le système plus pâturant (80 VL, 580 000 l, 1,35 UGB/ha SFP) pourrait même produire 10 000 l de moins.

« Certes, les charges augmentent mais pour le moment les produits suivent grâce aux bonnes cotations des produits laitiers et des céréales », résume Samuel Danilo. Attention, cela ne signifie pas pour autant que les éleveurs vont pouvoir faire de la trésorerie. Seuls les bons techniquement et avec des faibles charges devraient profiter de l’augmentation des prix.