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Sécheresse Colère face aux restrictions d’accès à l’eau

Hautes-Alpes. Les agriculteurs se sont mobilisés contre le nouveau plan d’action sécheresse qui augmente les contraintes. La préfecture les a entendus.

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Trop, c’est trop ! Les agriculteurs des Hautes-Alpes disent « non » au nouveau plan d’action sécheresse prévu pour trois ans. « Les restrictions d’accès à l’eau sont encore plus contraignantes que par le passé, s’alarme René Laurans, président de la FDSEA 05. La situation devient intenable d’autant que le dispositif ne prend pas en compte les spécificités de notre territoire. »

 

Le 18 mars 2022, une centaine d’agriculteurs ont donc manifesté devant la préfecture de Gap à l’appel de la FDSEA, JA et la Confédération paysanne. Pour les agriculteurs alpins, qui ont réalisé des économies d’eau dans le cadre des plans de gestion – lesquelles ont permis de réduire les prélèvements de 30 % en hiver dans certains secteurs –, le nouveau plan sécheresse est considéré comme une injustice.

 

Le texte prévoit de déclencher les seuils d’alerte des débits des cours d’eau dans un délai plus court : cinq jours au lieu de sept actuellement. La levée des restrictions est quant à elle allongée à dix jours au lieu de sept. « L’hydrologie des cours d’eau en zone méditerranéenne de montagne varie très vite en été, souligne René Laurans. Un débit faible peut très vite remonter à la suite d’un seul orage. L’eau sera en quantité suffisante sans que nous puissions la prélever. »

Des dérogations annullées

Autre point d’achoppement, seulement 10 % des cultures spécialisées pourront être arrosées en période d’alerte maximale. « Les agriculteurs vont devoir faire des arbitrages, explique Hervé Moynier, conseiller à la chambre d’agriculture. Or, dans nos montagnes toutes les cultures sont dépendantes de l’accès à l’eau. » Les secteurs qui bénéficiaient de dérogations en matière de débit réservé n’y auront plus droit. C’est le cas du bassin gapençais sur lequel se trouvent 4 000 ha de terres irrigables.

 

Enfin, les représentants des associations syndicales autorisées (Asa), en charge de l’administration et la gestion des canaux d’irrigation agricole, ne devraient plus siéger dans les comités de gestion de l’eau. « Ces gestionnaires ont réalisé de nombreux aménagements qui ont permis des économies conséquentes », rappelle Hervé Moynier. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase pour les agriculteurs des Hautes-Alpes.

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