Limousin (Creuse) La justice en soutienà l’agriculture

«Les agriculteurs sont plus souvent agressés à cause de leurs pratiques d’élevage et culturales. Notre métier peut être violemment remis en cause par des citadins, de nouveaux arrivants et des associations antispécistes avec lesquels la communication est difficile, voire impossible, explique Jean-Philippe Viollet, éleveur à Azerables (Creuse), coprésident et fondateur, il y a quinze ans, de l’Adeeparc. Nous prônons la défense devant la justice, car se faire justice soi-même n’est jamais la bonne solution. Le territoire rural souffre d’un sentiment d’insécurité et d’abandon croissant. Même ici, dans la Creuse, un département avec 120 000 habitants. »

Conflits de voisinage

« Nous n’avons pas été surpris de faire salle comble avec 150 personnes en novembre dernier à Guéret, lorsque nous avons organisé une rencontre avec un avocat du barreau de Guéret, maître Guillaume Viennois, renchérit Philippe Monteil, éleveur au Chauchet et coprésident de l’association creusoise depuis 2018. Des informations précises et concrètes sur les moyens juridiques existants et les procédures possibles ont éclairé l’assistance. » L’association peut orienter les agriculteurs demandeurs vers différents cabinets d’avocats, les soutenir dans leurs démarches, jouer un rôle de médiateur dans les conflits de voisinage… Elle organise une marche annuelle, en septembre, pour récolter des fonds et permettre le dialogue entre les participants.

« Se faire traiter d’assassin ou de pollueur, prendre une claque parce qu’on a un épandeur derrière son tracteur, subir des intrusions ou des tags sur les bâtiments d’élevage est intenable, en particulier pour les jeunes animés par leur vocation. Il faut que justice soit faite pour sauver notre métier et notre territoire », insistent les deux coprésidents. Monique Roque-Marmeys

(1) Association pour la défense de l’élevage, de l’environnement et du patrimoine agricole et rural creusois.