Hauts-de-France La préservation de l’eau inquiète autour de Lille

En 2020, la Métropole européenne de Lille (MEL), dans le Nord, a converti en zones agricoles plus de 2 000 ha précédemment classés constructibles ou à urbaniser, dans le plan local d’urbanisme (PLU). Deux ans plus tard, les responsables de la MEL vont plus loin et proposent de créer sur le territoire de 26 communes sur les 95 qui la composent, un périmètre de protection et de mise en valeur des espaces agricoles et naturels périurbains, (PAENP). Derrière ce sigle, se cachent la préservation de la ressource en eau ainsi que la fourniture d’une eau de qualité aux habitants de Lille. Ces 26 communes ont été qualifiées de « gardiennes de l’eau ».

129 exploitations concernées

« Les réunions d’information ont démarré fin 2021 et les agriculteurs sont partagés sur le sujet, reconnaît Bertrand Coustenoble, agriculteur à Marquillies. Certains y voient la préservation de leur exploitation agricole dans une région où l’urbanisation grignote sans cesse le foncier. D’autres craignent un risque de durcissement des règles d’ici à quelques années, même si la MEL assure qu’il n’y aura pas de caractères contraignants pour les agriculteurs. » 129 exploitations sont concernées pour une surface d’environ 6 000 ha. « Il existe peu de PAENP en France, mais dans l’un d’entre eux, en Loire-Atlantique, les agriculteurs ont vu les plans d’action se durcir quelques années après sa mise en place », prévient Mélanie Doret, juriste à la FDSEA du Nord.

« Je suis aussi inquiet pour l’avenir de la commune, souligne Louis Marcy, maire de Carnin (1 000 habitants). Des parcelles, jusqu’à présent classées constructibles, pourraient ne plus l’être, y compris dans les dents creuses de la commune. Cela signifie que l’on fige la situation, que l’on ne pourra plus accueillir de jeunes couples, et qu’à terme, on assistera à un vieillissement de la population. » Blandine Cailliez