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Occitanie Une épicerie zéro gâchis

La boutique de produits locaux Minjat !, associée à un restaurant, absorbe des fruits et légumes impossibles à commercialiser ailleurs.

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À Lias, dans le Gers, Mathieu Gascq s’est lancé dans le maraîchage sur 1,5 ha, une activité qu’il considérait « accessoire », afin de compléter ses 110 ha de céréales. Cet été, il a doublé cette surface, pour une production qui est devenue majeure sur sa ferme. « Je travaille avec Minjat ! depuis janvier 2020 et je développe, chaque année, un peu plus mes cultures, confie-t-il. Nous collaborons en parfait partenariat. En janvier, nous planifions leurs besoins, notamment la production de dix variétés de tomates. Je présente mes nouveautés. Pour 2022, melons, piments et poivrons snacks. Je leur vends plus de 5 tonnes de légumes par an, soit un cinquième de ma production. »

Rien ne se perd

Ouvert à Colomiers (Haute-Garonne) en 2018, par trois jeunes associés, Minjat !, qui veut dire « manger » en occitan, est une boutique-cantine qui connaît un bel essor. Elle travaille avec 400 agriculteurs locaux et vend 2 500 produits réguliers. « Notre particularité est de proposer, à l’occasion, des lots de fruits et légumes abîmés ou de calibres hors norme (filet de 2 kg de petites butternuts à 2,95 €, colis de 5 kg de pommes à compote à 5 €), afin de limiter les pertes des agriculteurs. Nous tentons d’absorber l’ensemble des productions non commercialisables, détaille Cyril Picot, l’un des responsables, lui-même fils de paysan. Lorsque l’un d’eux a un souci pour écouler sa récolte, nous envoyons un message aux 5 000 clients qui nous suivent sur les réseaux sociaux, et tout part rapidement. Ce qui reste est transformé en cuisine. » Et Mathieu Gascq de confirmer : « J’ai vendu 600 tonnes de courgettes grêlées, sans les brader. C’est toujours moi qui fixe mes prix. Minjat ! répond aussi présent lorsque j’ai un pic de tomates. Et si certaines sont abîmées, elles partent à la cantine. Au final, je ne jette plus jamais de légumes. »

L’établissement n’hésite pas non plus à donner des coups de main aux producteurs en mal de personnel pour des cueillettes. « Et nous fabriquons nous-mêmes notre jus de pomme, ajoute Cyril Picot. En octobre dernier, nous avons pressé 5 tonnes de fruits de petit calibre. » Florence Jacquemoud

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