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Auvergne Le retour en grâce du cheval de trait

Cantal. Jean-Yves Rodde fait partie des éleveurs sélectionneurs récompensés par des résultats sur les concours et une demande soutenue de leurs animaux.

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« Je ne regrette pas d’avoir été tenace dans le travail de sélection conduit sur mes chevaux ardennais. J’aime cette race rustique que mon père a commencé à élever dans les années 1980 », explique Jean-Yves Rodde, installé à Cheylade (Cantal), à 1 050 m d’altitude, sur 185 ha de prairies qui abritent 120 vaches salers inscrites, 5 poulinières et 3 étalons. Heureux de sa participation au Concours national du trait ardennais, qui s’est tenu à Vittel (Vosges) les 4 et 5 septembre, l’éleveur a remporté un double championnat Espoir mâle et femelle avec Jaro du Caire, un étalon de 2 ans, et Icône du Caire, une pouliche de 3 ans. « C’est une belle récompense du travail mené, loin du berceau de la race. J’apprécie l’ac­cueil que nous réserve l’Union des éleveurs de chevaux de race ardennaise du Grand-Est et leur “esprit de famille” », souligne l’éleveur, reconnaissant aussi envers Alain Peupion, éleveur mosellan à l’origine des souches de son cheptel. La demande et les cours sont soutenus, cela redonne du baume au cœur après des années de morosité. »

Une demande croissante

Cette demande soutenue stimule les éleveurs, qui participent aux concours avec des animaux dont la qualité progresse. Le Concours départemental à Salers, le 28 août, a réuni plus de 250 chevaux des quatre races présentes dans le Cantal (bretons, comtois, ardennais et percherons). Les Cantaliens sont aussi bien présents sur les concours nationaux des différentes races. Un constat partagé par Benoît Serre, éleveur au Vigean et co-président du syn­dicat : « Le cheval de trait retrouve ses lettres­ de noblesse avec des sollicitations en viande, mais aussi en animaux destinés à la reproduction et au travail dans les vignes et dans les forêts. »

Jean-Yves Rodde envisage de doubler son effectif en juments poulinières pour répondre à ses marchés essentiellement tournés vers les Pyrénées, l’Espagne et le berceau de la race. « Un poulain de 8 mois qui n’a reçu aucune complémentation et dont la mère est nourrie d’herbe ou de foin selon la saison est vendu 1 200 € pour la viande. Les jeunes reproducteurs mâles et femelles partent entre 2 000 et 3 000 € de moyenne. Cette production valorise aujourd’hui notre travail d’éleveur-sélectionneur. »

Monique Roque-Marmeys

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