Volailles Des pintades pour les fêtes
À Labéjan, dans le Gers, Pascal Delom élève des pintades sous label rouge et IGP Gers, et contribue à maintenir active cette petite filière plutôt en recul.
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Dans la ferme familiale des Delom, à Labéjan, sur les coteaux gersois, les volailles ont toujours eu une place de choix.
« Mes parents étaient éleveurs de dindes noires du Gers, se souvient Pascal Delom. À l’époque, ils possédaient un seul bâtiment pour leurs volailles. Lorsque je me suis installé en 1989, j’en ai créé deux autres de 400 m2, à ossature bois et aération naturelle, polyvalents et susceptibles d’accueillir toutes sortes de volailles de chair festives sous label rouge (chapons, dindes…) et des oies prêtes à gaver. Puis j’ai arrêté cette production en 1997, en même temps que la fabrication d’aliment à la ferme, car je ne disposais pas de suffisamment de céréales pour être autonome. Depuis, selon les besoins de la coopérative Vivadour, avec laquelle je travaille, j’élève des poulets, sur une durée de quatre-vingt-quatre à quatre-vingt-sept jours, ainsi que des pintades, que je garde en moyenne cent jours. Tous sont label rouge et IGP Gers. »
Une conduite technique
Pascal reçoit chaque année six bandes de 4 400 poulets et trois bandes de 5 200 pintades. Ces dernières deviennent rares sur les exploitations. Leur élevage se perd car il est assez technique et parce que le marché de cette volaille, qui s’apparente à du gibier que l’on consomme plutôt pour les fêtes, n’est pas vraiment en croissance. Mais la coop et l’abattoir des Fermiers du Gers, à Saramon (Gers), en ont besoin pour compléter leur gamme de produits. Ils savent que si la filière disparaît, il sera très difficile de la relancer. D’où le maintien d’une production régulière à l’année.
« Il s’agit d’animaux fragiles dont il faut adapter la conduite d’élevage en fonction des saisons, reconnaît l’éleveur expérimenté. En été, nous pouvons rencontrer des problèmes osseux au niveau des pattes, en raison d’une maturité sexuelle précoce et d’un poids moyen élevé. Pour cela, je complémente l’aliment, composé de 75 % minimum de céréales, avec du carbonate de calcium et de la vitamine D. » Il est aussi important de bien planifier le départ vers l’abattoir, qui ne reçoit la production que d’un à deux éleveurs par semaine.
Maintenir la production
Seul sur sa ferme, l’exploitant organise son élevage en bandes multiples qu’il fait démarrer à huit jours d’intervalle. Dès l’âge de huit semaines, ou avant si les conditions climatiques le permettent, les pintades accèdent à un parcours arboré d’un hectare. Là, elles consomment de la verdure et, en petits groupes, réalisent de longues traversées en courant et en poussant de grands cris, caractéristiques de l’animal. Tous les soirs, Pascal rentre ses bêtes pour éviter les attaques des prédateurs.
En fin de cycle, il fait appel à une équipe pour l’attrapage. Pour faciliter la manœuvre, il met en place un couloir de contention en forme d’entonnoir, qui canalise les animaux vers un système constitué de trois compartiments, à l’extérieur du bâtiment. Cette installation permet d’éviter qu’ils ne se blessent et limite le taux de déclassés à l’abattoir. Les lots sont enlevés systématiquement en deux fois pour raison commerciale.
Chaque enlèvement est suivi de sept jours de nettoyage et désinfection des installations, effectués par le producteur, puis de deux semaines de vide sanitaire. La commercialisation des volailles est assurée par Fermiers du Gers, pour moitié à destination des grandes surfaces, l’autre moitié étant dirigée vers les grossistes qui approvisionnent ensuite restaurateurs et réseaux traditionnels.
« Je cultive également 33 ha de blé, d’orge, de féverole ou de tournesol, que je vends à la coop, et je garde 3,5 ha pour mes parcours, ajoute le producteur. Je n’ai jamais cherché à m’agrandir. J’élève des pintades depuis vingt-quatre ans, mais je continue à apprendre tous les jours, grâce aux échanges avec les techniciens qui transmettent les bonnes pratiques mises en place chez les uns et les autres. Ce retour d’expérience, nous le partageons aussi, en début d’année, lors d’une réunion bilan sur les ventes de volailles festives, qui regroupe producteurs, vétérinaires, nutritionnistes et autres acteurs de la filière. Ce lien social est très important. »
Florence Jacquemoud
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