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Se démarquer Des bisons d’Amérique en vente directe

Depuis 24 ans, Emmanuel Guenot élève des bisons américains. Leur viande, diététique et tendre, est transformée et commercialisée en direct, principalement sur commande.

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Un peu de temps et des expériences multiples ont été nécessaires à Emmanuel Guenot pour trouver sa voie. Peu attiré par la polyculture-élevage de la ferme familiale située à Breurey-lès-Faverney, en Haute-Saône, il souhaitait innover. En optant en 1998 pour le bison américain, il n’a pas choisi la facilité. À l’époque, en effet, il n’existait ni références techniques, ni marché pour cet animal non domestique. Un défi auquel s’est attelé le jeune éleveur, d’abord en Gaec avec son père, en commençant par importer 20 petites bisonnes et deux mâles de Belgique où il avait fait des stages.

Commandes livrées à domicile

Après avoir investi beaucoup de temps pour faire connaître et apprécier ses produits, d’abord avec un boucher local, l’exploitation fonctionne désormais principalement sur commande. Les ventes se font pour l’essentiel avec des particuliers qui ont remplacé sur leurs tables la dinde ou le gibier par du bison. Compte tenu du prix de la viande et des attentes des clients, il faut être au rendez-vous sur la qualité du produit. Pour les guider dans leur préparation, Caroline Pauget, ancienne bouchère et conjointe d’Emmanuel, a élaboré un petit guide avec des informations sur les différents morceaux, les temps de cuisson et des recettes.

 

Dehors toute l’année, les animaux pâturent des parcs de 4-5 ha. Le foin et l’eau se trouvent dans des préparcs de 0,5 ha à partir desquels ils sont poussés avec le 4 x 4 ou les chevaux vers les installations de contention. À bord d’un chariot sécurisé, les touristes découvrent l’élevage. © Emmanuel Guenot

Emmanuel assure lui-même et gratuitement les livraisons jusqu’à 250 km. Au-delà, la ferme expédie par chronofresh avec un supplément. « Ouvrir le magasin à la ferme ne suffit pas à écouler cinquante bêtes par an, pointe l’éleveur. J’essaie d’optimiser au mieux mes déplacements pour compresser les charges et je ne compte pas mes heures. Avec l’explosion du coût du carburant, nous nous interrogeons : va-t-on devoir augmenter nos prix de vente ? »

Il y a trois ans, Emmanuel et Caroline ont repris un site de 40 ha tout en herbe à Damprichard, dans le Doubs. Situé à 130 km du siège de l’exploitation et à 850 m d’altitude, il abrite une trentaine de mères et leurs petits jusqu’au sevrage (8-9 mois).

 

© Emmanuel Guenot

Démarche agrotouristique

Compte tenu du pouvoir d’achat élevé de cette région frontalière de la Suisse et de son fort potentiel touristique, Emmanuel et Caroline y développent une démarche agrotouristique. L’objectif est d’accroître la vente aux particuliers, plus profitable que celle réalisée avec les professionnels. Des groupes envoyés par les autocaristes (55 personnes) ou les offices de tourisme (22 minimum) ainsi que des individuels sont reçus à la belle saison. Un parcours au milieu du troupeau en chariot sécurisé avec commentaires de l’éleveur est proposé. La visite est suivie d’un goûter avec dégustation de charcuteries de bison ou d’un repas chaud (avec viande de bison). La durée des prestations varie entre 2 et 4 heures et le tarif par adulte entre 12 € et 37 € (8 € et 15 € pour les moins de 12 ans). Le site dispose d’un beau point de vue et d’un bâtiment de repli en cas de mauvais temps. Les touristes repartent souvent avec des produits de la ferme, ce qui augmente le chiffre d’affaires par accueil à 1 200 € en moyenne. Malgré la charge de travail supplémentaire (4 à 5 heures à deux par groupe), la valorisation est au rendez-vous : un tiers de plus qu’avec la commercialisation habituelle.

Sur place en permanence, l’ancien agriculteur, propriétaire des lieux, surveille les animaux et leur donne à manger si nécessaire.

Une salle de découpe

À partir de mi-mai, l’exploitation disposera sur le site de Breurey-lès-Faverney d’une salle de découpe avec une capacité augmentée de stockage en chambre froide et congélateurs. Les carcasses reviendront entières de l’abattoir. Il n’y aura plus d’allers et retours pour récupérer les morceaux. Agréé UE et bio, le local sera loué au boucher indépendant qui est prestataire de la ferme.

Anne Bréhier

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