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Commercialisation "Notre équipement trie 1 000 tonnes de graines par an"

« Notre chaîne de tri travaille prioritairement la production des agriculteurs-actionnaires mais aussi à façon » (de g à dte : Pauline Joguet, co-directrice, Olivier Rautureau, responsable de la chaîne de tri et Simon Berland, agriculteur et président de LSBV)

En Vendée, des agriculteurs-producteurs de légumes secs et de graines destinées à l’alimentation humaine ont investi 850 000 euros dans une chaîne de tri. Cet équipement est installé à Chantonnay, sur l’ancien site du volailler Doux.

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Simon Berland est agriculteur sur la commune du Langon, dans le sud de la Vendée. Il s’est installé en 2006 et dès 2010, a converti l’exploitation familiale de 270 ha (dont 100 ha de prairies naturelles et 170 ha irrigables) à l’agriculture biologique. C’est dans ce contexte que « j’ai diversifié mon assolement. En particulier, j’ai introduit du légume de plein champ et des plantes aromatiques mais également des légumes secs ». Des graines qui sont aujourd’hui triées à Chantonnay par la SAS Légumes Secs Bio de Vendée (LSBV), dont il est l’un des fondateurs et l’actuel président. Au travers de cet investissement, « notre objectif a été d’aller chercher de la valeur ajoutée et de la conserver ». Installée dans les anciens locaux du volailler Doux, la chaîne travaille aujourd’hui 1 000 tonnes par an, en particulier des graines de haricots (150 t) mais aussi d’épeautre (100 t), des semences de blé (50 t), des lentilles (100 t), du millet (100 t), du quinoa (100 t), des graines de courge, de lin, de tournesol, de sarrasin, etc. « Au total, nous arrivons à quatorze produits qui proviennent en priorité de nos fermes mais nous faisons aussi de la prestation ». 

© Anne Mabire - Sur un seul niveau, la chaîne intègre (de dte à g) un séparateur-trieur (avec 4 étages de grilles), une table densimétrique et un trieur optique (dans le caisson). L’épierreur est installé en dessous de cet ensemble, plus précisément sous le trieur-séparateur.

Une installation limitée à un étage 

Pour mener à bien ce projet, les agriculteurs ont travaillé avec l’entreprise Atrissem de La Vergne en Charente-Maritime. Etude préalable, chiffrage, installation et SAV, « nous leur avons confié l’ensemble du projet avec une exigence : limiter la hauteur de l’installation à un étage, principalement pour des raisons de confort au travail et de sécurité. Plus on multiplie les étages, plus les opérateurs font d’allers-retours dans les escaliers. Nous voulions limiter cela au maximum ».  L’équipement en place aujourd’hui a représenté 850 000 € d’investissement. Il intègre un trieur séparateur avec une centaine de grilles, une table densimétrique, un trieur optique, deux décortiqueuses  (l’une à impact, l’autre à frictions) et un épierreur. En projet, les associés regardent aujourd’hui du côté d’un trieur-alvéolaire. « Il permettrait de pré-nettoyer certains lots avant leur passage sur le trieur-séparateur, par exemple, des haricots très chargés en gousses qui ont tendance  à provoquer des bourrages ». 

© Anne Mabire - LSBV est équipé de deux décortiqueuses : l’une à impact - qui sert notamment à décortiquer les graines d’épeautre, de sarrasin, de tournesol et de millet, l’autre à friction. Les deux machines sont installées côte à côte, sur le même poste.

Marche en avant

L’activité de LSBV ne se limite pas au tri de graines bio. L’entreprise commercialise également, sous sa propre marque,  tout ou partie de la production des agriculteurs-actionnaires. A Chantonnay, la chaîne de tri n’occupe donc qu’une partie (700 m²) des  4 500 m² loués. En amont, on trouve d’abord une zone de réception de 600 m2. C’est là que les lots qui arrivent des exploitations en caisson de 2 tonnes ou en big-bags (1 t) sont mis en attente. En sortie de tri, les graines sont conditionnées dans des big-bags à double paroi plastifiée et placés dans une zone (300 m²) dite « d’attente et de surveillance qualité ». « C’est en particulier là » précise Pauline Joguet, co-directrice « que nous procédons à la deuxième prise d’échantillon ». Suivant le principe de la marche en avant, les lots passent ensuite dans un hangar de stockage (2 000 m2) également équipé d’un poste de pesée et d’ensachage. « Au printemps » précise Simon Berland, « lorsque les températures remontent, nous chargeons ces big-bags en CO2, ce qui empêche l’entrée des ravageurs. C’est actuellement la seule technique disponible en agriculture biologique ». Deux autres zones complètent l’installation. D’abord un local d’échantillonnage dans lequel les prélèvements sont conservés pendant trois ans. Deux échantillons sont prélevés par lot : un à la réception, l’autre en fin de tri. Enfin, le parcours des lots triés se termine dans la zone d’expédition, un hangar d’environ 300 m² totalement réaménagé dans lequel la température est maintenue à 10/12 °.  Comparée à d’autres, « c’est l’une des particularités de notre projet ; cela nous permet » évoque Simon Berland, « de garantir à nos clients la  sécurité sanitaire des lots ».  

© Anne Mabire - Les lots à trier sont réceptionnés en big-bag (1t) ou en caissons (2 t). LSBV dispose d’un parc de 80 caissons, trop juste pour l’activité. L’objectif est de le multiplier par trois mais le prix actuel de l’acier retarde cet investissement.

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