« J’ai choisi un robot d’alimentation capable de pailler »
Depuis son installation, Olivier Berthelot agrandit son troupeau de chèvres pour arriver à 1 200 têtes, tout en automatisant au maximum le travail.
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Gérant de la SAS Berthelot, Olivier peut compter sur son fils Quentin, pour le moment étudiant en BTS production animale, ainsi que sur son frère Frédéric, qui a récemment rejoint l’exploitation, pour le suivi du troupeau. C’est avec l’arrivée de Frédéric et en prévision de celle de Quentin que le trio a décidé de doubler le nombre de chèvres grâce à une nouvelle stabulation de 1 200 places, comptant aujourd’hui 1 000 animaux. Ce nouvel environnement a été l’occasion d’automatiser le travail. « La traite des chèvres automatique n’est pas possible, donc on automatise ce qu’on peut », explique Olivier Berthelot en montrant le robot d’alimentation Lucas G.
Continuer la robotisation
L’ancien bâtiment où résidaient les chèvres était déjà en partie robotisé avec un système de distribution automatique : « À l’époque, nous cherchions à alléger le travail par la robotisation, explique Olivier. La distribution des concentrés nous semblait être une bonne porte d’entrée puisqu’elle demande une grande précision, de façon régulière. Le robot Mechineau installé dans l’étable de 600 animaux avait largement fait ses preuves, c’est pourquoi le I-Ron Mix de Lucas G s’est vu comme une continuité logique. » En effet, les deux marques se sont associées depuis 2015, permettant une évolution de l’automate jaune vers un modèle caprin, différent de celui des élevages bovins. Le wagonnet a ainsi pu être équipé d’un distributeur de concentré Mechineau, en option.
« De ce fait, le choix de l’automatisation des concentrés s’est rapidement transformé en automatisation de l’alimentation générale, continue Olivier. Partant de ce constat, nous avons décidé d’adapter la machine au mieux pour notre utilisation. Le paillage est apparu rapidement comme une amélioration possible, avec une seconde option. Non seulement elle nous décharge de l’astreinte, mais elle contribue à remplir l’emploi du temps du robot, commençant vers 5 h et finissant à 22 h ».
Une journée bien chargée
« 17 heures de travail, c’est ce que le I-Ron Mix fait dans la journée, avance Quentin. Le bâtiment est composé de 4 lots, constitués en fonction de l’avancement de la lactation. Chacun possède une ration spécifique mais tous comptent le même nombre de passages répartis sur la journée : 3 pour la ration, 2 pour le paillage, 4 pour les concentrés. Cela représente un total de 36 passages sur la journée. Chacun d’eux se déroule de la même manière, avec un départ dans la cuisine ».
Composée d’un mélangeur à pâles horizontales auquel viennent s’ajouter 4 stockeurs, la cuisine se situe à côté des stabulations pour réduire au maximum la perte de temps due au trajet. Trois stockeurs sont affectés à l’alimentation en contenant de l’enrubannage, de la luzerne hachée et de l’orge aplatie. Le dernier contient la paille pour la litière des caprins. En plus de ces stockeurs, trois réservoirs à minéraux se trouvent sur le côté, tout comme une citerne d’eau, élément indispensable pour les rations sèches.
Si chacun de ces composants passe dans le mélangeur horizontal, y compris la paille, ce n’est pas le cas des deux concentrés. « Ces derniers passent directement du stockage au robot. Les bouchons de concentrés et le maïs sont versés dans les réservoirs par des tubes aériens, au niveau des deux brossettes. Elles servent à nettoyer le capteur de remplissage lors du passage du wagon, ce qui évite une accumulation de poussière. » Une fois le chargement terminé, l’appareil reste encore un petit moment dans les alentours afin de se recharger. Il part ensuite en direction de la stabulation avec une montée de 8 %, ne posant aucun souci de patinage puisqu’elle se trouve à l’abri.
En arrivant devant les tables d’alimentation, le robot doit choisir la ligne de filoguidage adaptée : « Pour chaque auge, il y a deux lignes de guidage, continue Quentin. Celle se trouvant le plus près des cornadis est pour la distribution d’aliment, que ce soit la ration ou les concentrés. Dans ce cas, la distribution s’effectue uniquement par la droite. La partie gauche est quant à elle réservée au paillage, avec son ensemble de distribution bien différent. C’est un tapis à doigts longs qui projette la paille sur une tôle courbée, afin qu’elle prenne de la hauteur et puisse atteindre jusqu’à 5 mètres. » Plus volumineux, ce système dépasse légèrement du gabarit, ce qui explique la présence de la seconde ligne de guidage, plus éloignée des animaux.
« Le plus compliqué, c’est le réglage au démarrage, sourit Olivier, surtout pour le paillage. Le robot décharge en fonction du poids, donc le but est de trouver la densité exacte de chaque aliment et de la rentrer dans l’application (sur PC ou smartphone). C’est le paillage qui est le plus délicat puisque la paille n’est pas lourde. Il faut régler le débit pour que les 80 kg de paille soient uniformes sur les 100 mètres de longueur. »
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