Les attaques de loups se multiplient dans le Lauragais
Les éleveurs de la Haute-Garonne se sentent abandonnés par les services de l’État, alors que les attaques de loups s’intensifient dans le Lauragais.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
« La première attaque de loup a eu lieu en décembre 2023, relate Thomas Klunker, secrétaire général de Jeunes Agriculteurs de la Haute-Garonne. Nous avons immédiatement vu que les morsures ne ressemblaient pas à celles que nous observions lors des attaques de chiens. Pourtant, la responsabilité du loup a été écartée. »
Depuis, de nombreuses attaques ont été constatées dans le Lauragais. L'« implication » du prédateur a finalement été reconnue. Beaucoup d’exploitants vivent cet événement comme une douche froide. « Nous n’avions jamais vu de loups dans notre secteur où la présence humaine est forte, explique Thomas Klunker. Nous ne l’attendions pas avant longtemps. Il nous a pris de court. Nous ne sommes pas du tout préparés à lui faire face. Les moyens de protection exigent beaucoup de temps avant d’être opérationnels. »
Indemnisation insuffisante
Un éleveur a déjà perdu 50 agneaux et brebis. « Il conduit son troupeau de limousines en sélection et en plein air, explique l’élu de JA. Il ne peut pas rentrer son troupeau tous les soirs. Il devrait être indemnisé mais le montant ne sera pas à la hauteur de la valeur de ses animaux perdus. »
Une réunion a été organisée le 23 juillet 2024, par la chambre d’agriculture, à Saint-Félix-Lauragais, pour que l’État explique quel accompagnement il pouvait offrir aux éleveurs. « Notre zone du Lauragais est classée en “cercle 3” et nous n’avons pas droit à grand-chose, estime Thomas Klunker. Pour être classés en “cercle 1” et obtenir le droit de prélever le “fauteur de troubles”, il faut que nous subissions des dégâts encore pendant deux ans. » Mais si c’est le cas, le jeune agriculteur craint que les « éleveurs aient totalement disparu de la région » d’ici-là.
« L’État ne veut pas faire d’efforts »
« L’État n’a manifesté aucune compassion à notre égard, regrette Thomas Klunker. Le fonds d’urgence n’est pas à la hauteur de nos besoins, estime-t-il. Au-delà de l’impact économique, l’exploitant le plus fortement impacté ne dort plus de la nuit. Il a enregistré trois attaques au cours de la semaine dernière. Nous sommes allés surveiller ses brebis pendant la nuit avec lui mais le prédateur a attendu notre départ pour faire irruption au milieu du troupeau. »
Compte tenu des attaques répétées sur l’élevage, le préfet a par ailleurs diligenté une opération d’effarouchement qui devait être confiée au lieutenant de louveterie de la zone concernée. Mais cette mesure scandalise le jeune responsable car « elle ne fait que repousser le problème chez le voisin ».
Pour accéder à l'ensembles nos offres :