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La prédation du loup menace aussi la santé des éleveurs

L’impact du loup sur la santé physique et mentale des éleveurs ne se mesure pas en chiffres.

Dans les Alpes du Nord, la MSA constate que la prédation du loup présente des risques pour la santé physique et mentale des éleveurs.

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Il y a un avant et un après l’arrivée du loup. « La prédation transforme le travail des éleveurs et bergers, et pas seulement en alpage ou sur une période déterminée », constate Catherine L’Allain, du service de sécurité et de santé au travail (SST) de la MSA des Alpes du Nord. Elle entraîne une surcharge de travail avec la mise en place des parcs et les chiens à éduquer, des astreintes de surveillance, de nouvelles tâches administratives pour toucher les aides à la protection ou les indemnisations, des déplacements nombreux pour changer les animaux de parc…

« Des situations nettes d’épuisement professionnel »

« Certains éleveurs deviennent employeurs de main-d’œuvre en embauchant un berger. Et le rapport au travail est modifié, de même que le rapport aux autres, surtout à cause des chiens, complète Catherine L’Allain. Nous observons des situations nettes d’épuisement professionnel chez les éleveurs et bergers, ainsi que des risques psychosociaux et du mal-être au travail, même quand leur troupeau n’est pas attaqué. » En plus de cela, des éleveurs se mettent parfois en danger pour aller rechercher les bêtes disparues en vue du constat à établir.

« L’impact du loup est plus traumatisant chez les éleveurs de bovins », abonde Murielle Faure, du service d'action sanitaire et sociale de la même MSA. À cela, plusieurs raisons : le phénomène est plus récent, la protection quasi inexistante, la prédation plus étalée sur l’année et attraper un bovin affolé représente une autre paire de manches qu’une brebis.

Diagnostics

En Isère, la DDT a financé des diagnostics sur certains territoires impactés par la prédation sur bovins. Le premier s’est achevé en Matheysine. Il a été décidé de renforcer les recherches et expérimentations concernant les moyens de protection (parcs de vêlage, chiens, colliers GPS, etc.). Sur ce territoire, la MSA va offrir une formation collective (prise en charge à 100 %) à la manipulation de bovins affolés par le loup, dispensée par un expert.

Dans certains alpages savoyards et isérois, des brigades de bergers d’appui, partiellement financées par la MSA et les services de l’État, sont aussi déployées pour offrir quelques jours de répit aux éleveurs et bergers. Il faudrait maintenant davantage de budget pour étendre ce dispositif.

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