Paca Le loup coûte cher aux éleveurs ovins
Le réseau d’élevage Inosys a mesuré l’impact considérable du prédateur sur la rentabilité économique des exploitations ovines.
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«La prédation peut entraîner jusqu’à 25 % de perte d’excédent brut d’exploitation (EBE) au sein des exploitations ovines de la région Provence - Alpes-Côte-d’Azur (Paca) », annonce Rémi Leconte, conseiller à la maison régionale de l’élevage. Ce chiffre émane de l’étude du réseau Inosys sur les conséquences économiques induites par la présence du loup auprès de fermes ovines de la région. Elle mesure le coût de la prédation en 2019 au travers de neuf élevages représentatifs (montagnard ou préalpin, spécialisé ou non, transhumant ou pas…) et vient d’être rendue public.
Des pertes de marge brute
Le loup a commis 2 349 attaques en Paca, faisant près de 7 747 victimes ovines en 2019. Le suivi a permis d’évaluer les deux postes de pertes liées à la prédation. Primo, la mise en place des moyens de protection non couverts par les aides du plan loup. Le reste à charge pour les éleveurs s’élève de 14 500 à 28 000 € selon les cas types, soit entre 14 et 29 € par brebis. Secondo, les pertes de productivité liée à la prédation : animaux tués, disparus et ceux qui n’ont pas pu naître. Au sein des neuf troupeaux étudiés, « nous avons estimé entre 14 et 80 agneaux qui ne sont pas nés des suites des attaques du loup et du stress engendré », indique Rémi Leconte. Rapporté au prix de vente moyen des agneaux, le manque à gagner de marge brute varie de 3 600 à 6 600 €, soit 10 à 16 € par brebis. « Les indemnités perçues par les éleveurs sont loin de compenser ces pertes quand elles se situent dans la fourchette haute », souligne Rémi Leconte.
Au final, toutes les exploitations trinquent. D’après l’étude, les éleveurs perdent 42 à 116 jours de salaire par an, en fonction du cas type. « Ce qui revient à considérer qu’ils travaillent sans rémunération jusqu’au 11 février ou au 25 avril, selon les cas, pour payer les frais liés au loup restant à leur charge », se désole Rémi Leconte. Un désastre économique, mais aussi humain.
Chantal Sarrazin
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