Le bel élan des cafés associatifs

Les lieux de vie culturelle et de rencontre étant rares dans les villages, des habitants prennent l’initiative d’en créer. Le concept du café associatif n’est pas nouveau, mais en plein essor. Tenus par des bénévoles, et parfois des salariés, ces lieux de convivialité sont ouverts à toutes les générations. Au travers d’activités, ils permettent aux familles de se connaître, de créer des liens, d’échanger des connaissances, des services, d’organiser des débats, bref de sortir du repli domestique de tout un chacun. Le « Bar’Ouf » de Collemiers (Yonne) abrite une bibliothèque et une épicerie. Le « Buv’Art » de Lasserre-Pradère (Haute-Garonne) organise des soirées karaoké, contes, et apéro entre femmes.

Des agriculteurs impliqués

À Lauris, village du Vaucluse de 3 900 habitants, le « Café villageois » est né en 2015. À son origine, un groupe d’amis travaillant dans le milieu associatif, ou ayant des expériences humanitaires. Ils se forment au maraîchage chez un couple d’agriculteurs du village voisin — Mérindol — avant de lancer un projet fédérateur. Un questionnaire est largement distribué lors des marchés du secteur, et au forum des associations. À la question « Que manque-t-il à Lauris ? », une réponse se répète : un lieu pour se retrouver. Lors d’une réunion initiale, 80 habitants motivés se concertent afin de créer un café associatif multi-activités. Complice, la mairie de Lauris met à disposition l’ancien moulin municipal et son jardin de 1 000 m², à l’entrée du village, facile d’accès.

« Une douzaine d’agriculteurs sont membres actifs. Depuis 2016, ils participent à notre marché paysan, ouvert toute l’année le jeudi soir », indique Fanny, l’une des cofondatrices. À la buvette, qui sert des boissons locales et de la soupe maison, les conversations s’animent. D’autres soirées chaleureuses rassemblent autour de repas partagés, concerts, ateliers d’écriture, et d’entraide technologique, etc. « L’adhésion est à prix libre, et les activités sont proposées gratuitement par des personnes souhaitant partager leur passion et leur savoir-faire », précise-t-elle. Sur les 900 adhérents venant des communes alentour, une centaine est bénévole au Café villageois.