Question à… Monique Desmedt, psychologue Vous participez à la construction de l’enfant par votre affection sans faille
À 55 ans, je viens de devenir grand-mère et ne sais pas comment tenir ce nouveau rôle. Je ne veux paraître ni envahissante auprès de mon fils et ma belle-fille, ni indifférente. Quelle place dois-je prendre auprès de mon petit-fils?
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« Vous vous sentez jeune et vous avez raison, mais ce statut est le signe d’un vieillissement et vous n’êtes peut-être pas tout à fait prête à l’accepter. Devenir grand-mère est une aventure et une chance, c’est aussi une mutation, un changement de nom et de place dans la famille. On va vous appeler mamie, mamoune… Et des relations nouvelles avec votre fils et belle-fille vont naître.
Comment être présente sans être envahissante ? Le désir d’un rapprochement est légitime (coups de fil, visites…), toutefois des précautions s’imposent dès le début. D’une part, cet enfant appartient à deux lignées (vous n’êtes pas la seule grand-mère) et d’autre part, il est nécessaire de s’effacer pour laisser toute la place au couple parental : votre fils et la femme qu’il a choisie. Il faut leur laisser le temps de prendre leur nouveau rôle. Évitez de donner des conseils car les pratiques ont changé (on laisse moins pleurer, on peut donner le lait froid…) et les jeunes trouvent les réponses à leurs questions auprès de leurs amis ou sur internet. N’en prenez pas ombrage et lâchez prise. Vous devez plutôt rassurer votre belle-fille et votre fils sur leur capacité à être parents. Pour assurer leur nouvelle responsabilité, ils doivent s’affranchir de leurs propres parents.
De votre côté, vous avez un grand rôle à jouer dans la famille. Pas éducatif, c’est celui du père et de la mère, mais vous participez à la construction de l’enfant par votre affection sans faille. Vous êtes aussi vecteur de transmission de l’histoire familiale, des valeurs, de sa culture, à travers vos récits, photos, films. Vous ferez aussi preuve de solidarité auprès des parents (aller chercher votre petit-fils au sport, le garder en vacances…), mais aider n’est pas se substituer. Accueillez ce cadeau que vous font vos enfants de passer du temps avec votre petit-fils sans rien attendre en retour. Croyez en vous, même s’il y a des maladresses, faites confiance à votre fils et belle-fille dans la construction de la famille. Chaque grand-mère est unique, il n’y a pas de modèle. Continuez à développer des activités personnelles pour ne pas tout centrer autour du nouveau-né, ce qui implique de savoir dire non aux parents s’ils vous sollicitent alors que vous aviez prévu autre chose. »
Propos recueillis par F. Mélix
(1) Tél. : 01 45 44 34 93, mail : egpe@wanadoo.fr, site : www.egpe.org
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