Question à Cécile Foissey, médiatrice, c « Prendre soin de la relation avec son conjoint »
Je suis éleveur et ma femme est institutrice dans le village voisin. Entre nous, les querelles sont récurrentes, souvent pour des broutilles : bottes sales, travaux de bricolage non entrepris. Comment déjouer ces petits pièges quotidiens qui sont usants pour notre couple ?
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«Au cours des formations que j’anime auprès de couples où l’un des conjoints est agriculteur et l’autre pas, je constate que le problème n’est pas la communication. Les époux communiquent, ne serait-ce que pour gérer le quotidien, l’éducation des enfants. Mais de la même façon qu’il est question de charge mentale pour une mère de famille, amenée à anticiper, organiser en permanence, on peut parler de charge mentale aussi pour les agriculteurs, surtout les éleveurs.
Il existe des parallèles entre ces deux « activités », gérer un foyer et un troupeau : multiplicité des tâches, imprévus, impression de n’avoir jamais fini, absence de reconnaissance… Avec pour conséquence, l’amplification d’un comportement très masculin : l’homme, par manque de disponibilité dans son emploi du temps et particulièrement dans sa tête, va se faire tirer la jambe pour s’impliquer dans mille petites choses à faire dans la maison. Souvent, j’entends les épouses dirent : « La ferme passe toujours avant la famille ! » Avec ce ressenti : « Il habite dans le même foyer, mais n’y vit pas. »
Dans un couple, la relation est à plusieurs niveaux. L’époux est un conjoint, un père, un ami pour l’implication dans la vie sociale, quelqu’un qui exerce un métier prenant, mais aussi un colocataire. Cela achoppe souvent sur ce dernier point : il n’existe pas de règles fixées pour la vie commune, savoir qui fait quoi. Cela cristallise les tensions, les reproches arrivent vite, avec un engrenage de paroles et de pensées : « Tu rentres avec tes chaussures sales sans tenir compte du ménage que je viens de faire, donc tu ne me respectes pas. »
Il n’existe pas de recette magique, mais pour limiter ces petits conflits quotidiens, instillez une bonne dose d’attention, de reconnaissance, de bienveillance dans votre couple. Savoir remercier, féliciter. Lorsque quatre tâches sont à accomplir et que le conjoint n’en a fait que trois, ne pas râler et pointer qu’il en reste une à faire. Au contraire : se réjouir des trois réalisées. Surtout, prendre soin de l’autre comme quelqu’un de nouveau, pour puiser dans la vie de couple de la positivité, de l’énergie, sans ressasser les mêmes problèmes. Le piège est de tomber dans le cercle vicieux des reproches et de la surenchère. » Propos recueillis par Dominique Péronne
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