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Question à… Brigitte Prot, psychopédagog Réveiller chez l’adolescent le désir d’apprendre

Depuis son entrée au collège, notre fils a de plus en plus de mal à faire ses devoirs et ses résultats scolaires sont en baisse. J’aimerais l’aider, mais je m’impatiente et je le sens démotivé. Comment faire pour qu’il se mette au travail ?

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Le mot « travail » est parfois difficile à entendre par les enfants d’aujourd’hui. Dédramatisez et installez plutôt dans l’emploi du temps de la journée « un rituel d’entraînement ». Ce moment, après les cours, permet en effet de s’exercer, de vérifier que ce qui a été dit en classe est compris.

Prévoir la durée des devoirs est très important. Il ne s’agit pas de passer des heures sur une leçon, tout en regardant la télévision. Au collège, il est nécessaire de s’entraîner une heure, en consacrant par exemple dix minutes par matière. Le cerveau se concentre davantage quand la limite de temps est posée. Votre fils peut utiliser un cadran d’horloge et s’approprier la durée dont il a besoin. Plus l’enfant maîtrise le temps, plus il apprend à se connaître, il se sécurise, se mobilise.

La fratrie peut se mettre autour de la table, à une heure rituelle. À vous de rappeler « ce n’est pas discutable ». L’entraînement collectif est intéressant. Certaines familles encadrent les devoirs à tour de rôle entre voisins. Surtout, pas de surassistanat. Soyez à côté, ne faites pas à sa place. Vous pouvez déléguer à un adulte moins touché que vous par la situation, comme un grand-parent.

L’inquiétude des parents pèse, il y a des phrases qui cassent et d’autres qui émancipent l’enfant. Par exemple, s’il a un 12/20 en Français alors qu’il avait 9/20 précédemment, dire « tu peux mieux faire encore » peut le démotiver. Pour valoriser sa progression, préférez : « Tu vois, c’est chouette quand tu fais des efforts. »Si la barre est placée trop haut, il lui est impossible de répondre à votre attente. Inversement, entendre « bravo ! » toutes les cinq minutes à tendance à décourager les efforts.

Pour apprendre, il faut accepter de prendre le risque de ne pas comprendre, de se tromper. Votre enfant doit pouvoir tester sa confiance en son intelligence, en ses connaissances et ses compétences, en sa capacité à prendre une décision ou encore en sa capacité à mener à terme une tâche. Il faut savoir que chaque enfant possède au moins un de ces quatre types de confiance sur lequel s’appuyer pour développer les autres.

(1) www.brigitte-prot.fr. Auteur de « J’suis pas motivé, je fais pas exprès ! »

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