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Question à… Danielle Castellotti, présid Parents d’enfant anorexique : vous n’êtes pas seuls

Depuis quelques semaines, notre fille de 15 ans passe beaucoup plus de temps à travailler. Elle rechigne à manger à table avec nous. Elle sélectionne ses aliments et a perdu du poids alors qu’elle est déjà mince. Nous craignons qu’elle ne souffre d’anorexie. Comment pouvons-nous l’aider ?

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Ces signes peuvent être précurseurs d’un trouble du comportement alimentaire : une adolescente qui devient excessivement scrupuleuse, manque d’estime, recherche la perfection, simultanément trie son assiette et supprime les aliments énergétiques, ne se voit pas maigrir. Les conséquences de l’anorexie sont graves. Une prise en charge la plus précoce possible est essentielle pour arrêter le développement de ce trouble qui isole socialement et met la santé en danger.

Souvent, les parents n’osent plus rien dire, ni rien faire et se sentent fautifs. Efforcez-vous d’éloigner tout sentiment de culpabilité. Les causes de l’anorexie sont plurifactorielles. Jean-Claude, mon mari, et moi-même avons été confrontés à cette situation pendant plus de onze ans. Notre fille Sandrine n’est plus là, et nous avons créé en 2001 une fondation qui porte son nom (2). Le but est d’aider les familles, et de modifier l´approche de la maladie, en changeant les relations patient, parents, médecins, en une alliance thérapeutique.

Le médecin traitant est à consulter en premier. Pour votre enfant, il est un référent. Vous n’êtes pas seuls. De nombreuses associations existent avec des groupes de parole. Une ligne téléphonique Anorexie-Boulimie Info Écoute : 0810 037 037 (prix d’un appel local) est ouverte bénévolement de 16 h à 18 h les lundi, mardi, jeudi et vendredi. Aussi, un annuaire national des centres de soins est édité par la Fédération française anorexie-boulimie. Par ailleurs, si la situation perdure, demandez une prise en charge psychologique et nutritionnelle, voire une hospitalisation de jour dans un centre spécialisé. Veillez à ne pas entreprendre toutes ces démarches à la place de votre fille, mais à l’accompagner, être à ses côtés.

À la maison, rétablissez une communication naturelle. À table, ne jugez pas votre fille mais restez ferme. Servez le même repas, un menu équilibré, à tout le monde, sans vous focaliser sur son assiette, sans parler de son trouble. Éteignez la télévision, et menez une conversation normale, où chaque membre de la famille prend sa place et raconte sa journée.

(1) Fédération nationale des associations liées aux troubles du comportement alimentaire sur https ://fna-tca.org. (2) www.fondationsandrinecastellotti.org et pour aller plus loin : https://www.inserm.fr/thematiques/neurosciences-sciences-cognitives-neurologie-psychiatrie/dossiers-d-information/anorexie-mentale.

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