Question à… Stéphane Roy, psychothérapeu La timidité n’est pas une fatalité
J’ai toujours eu du mal à aller vers les autres, à m’adresser à un inconnu, ou pire à parler en public. Je perds mes moyens, rougis et fuis ces situations embarrassantes. Pour participer davantage aux réunions professionnelles, j’aimerais être moins timide, est-ce possible ?
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Beaucoup pensent qu’être timide est un problème. C’est avant tout un trait de caractère. J’exclus ici les formes les plus graves de phobies sociales. La plupart des personnes timides se sentent jugées par les autres, ont l’impression de ne pas savoir s’exprimer, de ne pas être intéressantes, etc. Cette gêne a aussi une composante physiologique, qui se remarque plus ou moins. Certains ont le cœur qui accélère, la bouche sèche, ils transpirent énormément, d’autres ont la voix chevrotante et deviennent rouge écarlate, car leur visage est très irrigué.
Dans une société qui oblige à être performant, se sentir rougir amplifie l’impression d’être faible face à l’autre. La personne timide se dit : « il vaut mieux que je reste chez moi ». Elle anticipe les conséquences, la peur du rejet, des moqueries, d’être exclue. Pourtant, avec le temps et l’expérience, il est possible d’apprendre à se sentir plus à l’aise.
Il est intéressant de voir la vie comme un terrain de jeu, d’expérimentation. Repérez les situations qui vous dérangent, que vous évitez, et confrontez-vous progressivement. Par exemple, téléphonez à une administration, entamez la conversation avec votre voisin, même si vous ne savez pas quoi lui dire, posez une question lors d’une réunion publique, etc. Il faudrait, dans l’idéal, consacrer 20 minutes par jour à ce malaise. Les progrès sont souvent rapides, notamment quand on est accompagné par un thérapeute. Ça vaut la peine, car il est possible de faire évoluer ces troubles, qui isolent et rendent malheureux.
Il s’agit de développer des compétences sociales que nous n’avons pas tous, parfois parce que nous n’avons pas eu de modèle. Peut-être croyez-vous, quand vous êtes gêné, que les autres vous trouvent nul. Ce n’est pas forcément vrai. Au lieu de tirer des conclusions hâtives, sans preuve, relativisez. Certains pensent peut-être que vous n’êtes pas à la hauteur, mais il ne s’agit pas de 100 % des gens ! Les personnes réservées sont appréciées pour leur discrétion et leur empathie.
(1) Auteur de « Ne plus rougir et accepter sans peur le regard des autres » et de « Je suis timide mais je me soigne », aux Éditions Odile Jacob.
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