L’Union européenne et le Mexique renforcent leur partenariat commercial
L’Union européenne a annoncé vendredi un accord avec le Mexique pour renforcer leur relation commerciale, notamment dans l’agriculture, à trois jours de l’investiture du président américain élu Donald Trump qui les a menacés de droits de douane.
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L’Union européenne et le Mexique sont déjà liés par un accord politique et commercial depuis 2000. Son renforcement était en négociation depuis 2016. « Aujourd’hui, l’Europe et le Mexique font un grand pas en avant dans leur partenariat », a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le vendredi 17 janvier 2025.
Un accord commercial et politique
« Les exportateurs de l’Union européenne bénéficieront de nouvelles opportunités commerciales, y compris nos agriculteurs et nos entreprises agroalimentaires », a-t-elle affirmé. L’accord entend aussi « approfondir et élargir le dialogue politique, la coopération et les relations économiques entre l’Union européenne et le Mexique », selon un communiqué de la Commission.
Mais cet accord représente en particulier « un potentiel de croissance pour les exportations agroalimentaires de l’Union européenne vers le Mexique, tout en promouvant des valeurs communes et des règles progressistes en matière de développement durable », assure l’exécutif européen.
Le Mexique est un importateur net de produits agroalimentaires de l’Union européenne. Le partenariat permettra de supprimer des droits de douane pouvant atteindre 100 % sur des produits d’exportation importants de l’Union européenne, tels que le fromage, la volaille, le porc, les pâtes, les pommes, les confitures et marmelades, le chocolat et le vin, a détaillé la Commission européenne.
Un accord à ratifier
Cet accord doit aussi étendre la protection des labels d’origine géographique des produits européens et mettre en place des procédures simplifiées et moins coûteuses pour les exportations agroalimentaires. L’accord annoncé vendredi devra encore être ratifié par l’Union européenne et le Mexique.
« Après les progrès réalisés avec le Mercosur, nous avons aujourd’hui une excellente nouvelle pour nos relations avec l’Amérique latine », s’est réjoui le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez. Il a salué « un pas de plus vers une Union européenne ouverte sur le monde, capable de commercer et de générer une prospérité partagée ».
Engluée dans la stagnation économique, l’Union européenne cherche des relais de croissance à l’étranger et multiplie les efforts pour nouer ou renforcer des partenariats internationaux. Ursula von der Leyen a conclu en décembre les négociations pour un accord de libre-échange très discuté avec quatre pays du Mercosur : Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay.
Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche
Donald Trump, qui effectue lundi son retour à la Maison Blanche, a menacé Européens et Mexicains de leur infliger des droits de douane agressifs. Il espère ainsi faire pression sur Mexico pour lutter contre le trafic de fentanyl, un puissant opiacé de synthèse dont l’usage est détourné comme drogue. De l’Union européenne, Trump attend qu’elle achète plus de pétrole et de gaz et réduise son excédent commercial avec les États-Unis.
« Malgré les menaces de droits de douane, l’Union européenne et le Mexique renforcent leur engagement en faveur d’un commerce ouvert, équitable et fondé sur des règles », s’est réjoui l’eurodéputé social-démocrate allemand Bernd Lange, président de la commission du commerce international au Parlement européen. Il y voit « une nouvelle preuve que notre politique commerciale est sur la bonne voie ».
« Sous pression de Trump et plutôt que d’un protectionnisme solidaire, l’Union européenne fait le choix de s’entêter dans toujours plus de libre-échange, toujours plus de dégâts environnementaux, toujours plus de dumping social », a au contraire critiqué l’eurodéputée de gauche française Leïla Chaibi (La France insoumise).
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