Maïs OGM : Washington obtient gain de cause dans son différend avec le Mexique
Les États-Unis ont annoncé vendredi 20 décembre 2024, avoir obtenu gain de cause auprès d’un groupe spécial chargé d’étudier leur contentieux avec le Mexique au sujet des produits agricoles transgéniques dans le cadre de l’accord de libre-échange Canada-Etats-Unis-Mexique (AEUMC).
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Washington reprochait à Mexico des mesures interdisant depuis début 2024 les importations de maïs transgénique (OGM) et le très contesté herbicide glyphosate. Ces mesures portent préjudice à l’agriculture américaine alors que le Mexique est le deuxième acheteur mondial de grain jaune et importe beaucoup des États-Unis, où le maïs est essentiellement génétiquement modifié.
Le gouvernement Mexicain respectera la décision
Selon un communiqué du représentant américain au Commerce (USTR) daté du 20 décembre 2024, le groupe spécial a retenu les sept demandes de Washington. Il a estimé en particulier que les mesures prises par le Mexique n’étaient pas « basées sur les connaissances scientifiques et remettent en question l’accès au marché que Mexico a accepté d’accorder dans le cadre de l’AEUMC (l’accord de libre-échange Canada-Etats-Unis-Mexique) ». « La décision du groupe réaffirme les inquiétudes des États-Unis qui estimaient que les mesures prises par le Mexique avaient un impact négatif pour les exportations agricoles américaines », s’est félicitée Katherine Tai, à la tête du USTR.
De son côté, le gouvernement mexicain a dit « respecter la décision dans la mesure où le système de résolution des contentieux est un élément essentiel du traité ». Mais il juge que les mesures contestées sont « alignées avec les principes de protection de la santé publique et des droits des peuples indigènes », tels que prévus par sa législation et les traités internationaux.
Washington contestait notamment « le décret mexicain du 13 février 2023, en particulier l’interdiction d’utiliser le maïs biotechnologique dans les tortillas (galette de maïs, NDLR) », avait souligné le gouvernement américain lors du dépôt de son recours.
Un accord commercial en sursis
Les États-Unis avaient reçu le soutien du Canada dans leur contentieux, qui avait estimé que « le Mexique ne respecte pas les obligations en matière d’études scientifiques et d’analyse des risques » et que les mesures prises pourraient « perturber inutilement les échanges commerciaux sur le marché nord-américain ». L’AEUMC, qui a pris le relais de l’Accord de libre-échange nord-américain (Alena), a été négocié après la première élection de Donald Trump à la présidence en 2016. Le républicain avait jugé que le précédent accord n’était pas suffisamment intéressant pour les États-Unis.
Mais le retour prochain à la Maison blanche de Donald Trump pourrait le remettre en question, le président élu accusant les deux partenaires des États-Unis de profiter de leur accès au marché américain sans ouvrir suffisamment les leurs. Il a d’ores et déjà annoncé qu’il était prêt à mettre en place des droits de douane à hauteur de 25 % dès son entrée en fonction, le 20 janvier.
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