« Notre combat contre l’accord avec le Mercosur est historique »
Le collectif national Stop Ceta-Mercosur et la Confédération paysanne réclament un abandon total par la Commission européenne, des discussions en cours concernant l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur.
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Le collectif national Stop Ceta-Mercosur et la Confédération paysanne voulaient faire entendre leurs voix sur l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur en cours de négociation. Pour ce faire, ils ont donné rendez-vous à la presse à Paris quelques heures avant le débat et le vote promis par le gouvernement sur ce sujet à l’Assemblée nationale. « Pour nous, l’ensemble de cet accord ne doit pas être signé, ni lors du sommet du Mercosur, ni dans un mois, ni dans six mois, ni jamais », affirme Laurence Marandola, la porte-parole nationale de la Confédération paysanne.
« D’autres outils commerciaux »
Cet accord de libre-échange fait débat dans la sphère publique et suscite de nombreuses mobilisations. Pas question pour la Confédération paysanne de l’accepter. « C’est une vraie dérégulation du commerce international. Ce dernier peut être basé sur d’autres règles permettant la rémunération des paysans ainsi que de la protection de l’environnement. Il y a beaucoup d’outils commerciaux nécessaires pour protéger notre souveraineté alimentaire », soutient Laurence Marandola.
Le syndicat interpelle sur le déclin de certaines filières, de productions et des territoires. « Nous avons perdu la moitié des éleveurs et du cheptel ovin en France depuis que nous subissons les accords de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande. De même, pour la filière des fruits et légumes. Les accords de libre-échange en agriculture ne conduisent qu’à une baisse des prix et à l’instauration d’une concurrence déloyale vis-à-vis de nos producteurs français », insiste la syndicaliste.
En l’état, les clauses miroirs permettraient-elles d’aboutir à un compromis avec les agriculteurs français ? « Les conditions de production entre l’agriculture sud-américaine et européenne sont aussi éloignées que les kilomètres qui nous séparent. Aucune clause miroir ne peut faire avaler la pilule d’un tel accord », poursuit-elle.
La France doit faire barrage
Mobilisation des agriculteurs, opposition du gouvernement, vote à l’Assemblée nationale… Le 14 novembre dernier, le ministre de l’Économie, Antoine Armand, affirmait que la France mettait en œuvre « tous les moyens » pour bloquer l’adoption du traité entre l’Union européenne et les pays du Mercosur. Si la Confédération paysanne salue le débat démocratique à l’Assemblée nationale, elle s’inquiète que ce dernier ne soit qu’un « écran de fumée » de l’exécutif afin de ralentir les critiques.
« On veut que la force de la France diplomatique soit mise en avant pour bloquer l’accord à Bruxelles. La France […] doit montrer que c’est trop dangereux d’aller plus loin », ajoute Maximes Combes, animateur et coordinateur de l’Association internationale de techniciens, experts et chercheurs (Aitec).
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