Libre-échange : des opposants au Ceta manifestent devant le Sénat
Pendant que les sénateurs débattaient sur la ratification de l’accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne le 21 mars 2024, la Confédération paysanne, des élus et des ONG ont manifesté leur opposition.
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Tandis que les sénateurs entamaient les débats sur le vote de la ratification de l’accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne le 21 mars 2024, des opposants se sont réunis devant le Sénat. Parmi eux, les ONG Les Amis de la Terre ou encore Greenpeace, mais aussi la Confédération paysanne.
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Un des secrétaires nationaux du syndicat, Nicolas Fortin, était sur place pour réaffirmer sa détermination à faire rejeter la ratification de ce traité. « On bataille pour des prix rémunérateurs et la colère agricole est principalement liée à ce manque de revenu. Et pour nous, le libre-échange en général est un problème pour avoir ces prix rémunérateurs », estime-t-il.
L’éleveur de vaches allaitantes dans la Vienne pointe les possibles conséquences sur sa filière. « Nous sommes plutôt partis sur une baisse de production, donc on va devenir de plus en plus importateurs. Et ça fera comme pour nos vins, plus on importera et plus on fera baisser les prix. » Nicolas Fortin évoque aussi d’autres productions. « Il y a des légumineuses qu’on importe de là-bas et qu’on pourrait produire chez nous comme les lentilles. Et c’est en plus une bonne culture à mettre en rotation. »
Des élus en soutien
Dans le petit groupe rassemblé en face du palais du Luxembourg, on trouvait aussi quelques écharpes tricolores. La députée Aurélie Trouvé (LFI), ancienne présidente de l’association Attac, est une opposante de longue date à cet accord. Pour l’élue, les faibles chiffres d’importations de viande depuis que l’accord est en vigueur sont trompeurs.
« Ça vient concurrencer les morceaux de haute qualité sur lesquels nos éleveurs font leur valeur ajoutée principale, alerte-t-elle. Et on sait très bien que le Canada est en train de préparer sa filière de viande bovine pour pouvoir exporter beaucoup plus massivement. »
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Sur le futur du texte, un rejet par le Sénat ne sonnerait pas la fin de l’accord pour la députée. « Nous sommes habitués aux entourloupes de la Macronie. Donc ce qui va se passer certainement, c’est que le président Macron va tenter de retirer le texte pour qu’il ne passe pas à l’Assemblée nationale », redoute-t-elle.
Un vote contre la ratification en plénière au Sénat entraînerait un nouveau vote du texte à l’Assemblée nationale. « Si c’est rejeté à la fois par le Sénat et l’Assemblée nationale, ils peuvent aussi ne jamais le notifier à la Commission européenne, ce qu’a fait Chypre », précise Aurélie Trouvé.
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