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Franck Riester défend le Ceta face aux menaces des sénateurs

Franck Riester, le ministre délégué au Commerce extérieur, a défendu la ratification du Ceta menacée par les sénateurs communistes et une partie des LR.

Le potentiel rejet par les sénateurs français du Ceta, l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada, « est une instrumentalisation en pleine campagne européenne », a affirmé le ministre délégué au Commerce extérieur, Franck Riester, ce 18 mars 2024 à trois jours d’un vote très incertain.

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Jamais soumis à la chambre haute française depuis sa signature à la fin de 2016, le très décrié Ceta a été inscrit à l’ordre du jour à l’initiative du groupe communiste qui a promis un « coup de tonnerre » politique jeudi. Le texte a des chances d’être rejeté par un Hémicycle dominé par l’opposition de droite et où le camp présidentiel est très minoritaire, dans un contexte inflammable de crise agricole.

« Une instrumentalisation en pleine campagne européenne »

« Il ne faut pas être naïf. C’est une instrumentalisation en pleine campagne européenne » tant par la droite que par la gauche, a estimé Franck Riester sur BFM Business. « Certains LR utilisent cette ratification comme bouc émissaire aux problèmes agricoles », a ajouté le ministre, en référence au camp des Républicains.

Selon le ministre délégué au Commerce extérieur, ce traité, appliqué provisoirement depuis son adoption au Parlement européen à la fin de 2017, « est un bon accord ». Il a permis d’augmenter les exportations européennes et françaises vers le Canada, et de faciliter l’importation de métaux critiques tels que l’uranium et le lithium.

« Nos producteurs […] ont vu leurs exportations bondir »

Ce traité commercial a aussi permis de soutenir les agriculteurs, a ajouté le ministre : « Nos producteurs […] ont vu leurs exportations bondir depuis la mise en œuvre de cet accord car il y a eu une baisse très forte des tarifs douaniers », a-t-il dit, prenant comme exemple la hausse de 60 % des exportations de fromage qui ont bénéficié, outre les tarifs douaniers, de la protection des appellations d’origine protégée.

Le Ceta, qui supprime notamment les droits de douane sur 98 % des produits échangés entre l’Union européenne et le Canada, est fortement critiqué, notamment par les éleveurs français qui épinglent des importations de viande à des coûts de revient bien inférieurs aux leurs et avec des méthodes moins strictes que celles auxquelles ils sont soumis.

En cas de rejet du traité jeudi par les sénateurs, sa ratification serait « énormément » compliquée, a par ailleurs affirmé Franck Riester, sans préciser ce que déciderait alors le gouvernement.

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