Mercosur : passer par la fenêtre Mercosur : passer par la fenêtre
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
C’est aux forceps que la Commission européenne entend aller chercher un accord avec les pays du Mercosur, à l’aide d’un agenda calibré au millimètre près. Les élections présidentielles approchent au Brésil, et avec elles la période de campagne qui pourrait empêcher toute signature. Les négociateurs des deux parties ont donc dans le viseur le mois de mars, celui où tout devrait se jouer.
Les négociations ayant déjà dérapé une première fois, il y a plus d’une décennie, les chefs de file n’ont pas l’intention de laisser le moindre détail au hasard, en particulier pour les dossiers les plus sensibles, tels que la viande bovine, le sucre et l’éthanol. Pendant le Salon de l’agriculture en France, ne devraient se tenir que des discussions techniques, destinées à préparer le terrain à un éventuel sommet ministériel. Celles-ci respecteront-elles les lignes rouges définies par Paris, seule capitale réellement en pointe sur le dossier ? Quelle est la marge de manœuvre réelle laissée aux négociateurs ?
La question sera d’autant plus délicate à trancher qu’aux chiffres qui circulent en matière de concessions faites au Mercosur, d’autres pourraient vite venir s’ajouter au fardeau qui pèsera sur la filière bovine française. D’une part, les États-Unis n’acceptent pas que le quota d’« Hilton Beef » qui leur a été « vendu » pour mettre fin au différend sur le bœuf aux hormones, ne leur revienne pas en intégralité et qu’il soit partagé avec d’autres. Plusieurs dizaines de millier de tonnes pourraient être concédées pour éviter le retour à de nouvelles sanctions américaines touchant le commerce extérieur européen. D’autre part, s’ils parviennent à boucler rapidement les négociations avec le Mercosur, les négociateurs européens n’en auront pas fini avec les accords commerciaux. L’Australie et la Nouvelle-Zélande seront immédiatement à l’agenda des priorités, avec, là encore, l’agriculture européenne sur la défensive. Sans parler du Mexique… La question des lignes rouges et de leur éventuel franchissement restera donc d’actualité, que les négociateurs parviennent à saisir la fenêtre qu’ils se sont fixée, ou pas.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :