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Les éleveurs canadiens prêts pour le Cet Les éleveurs canadiens prêts pour le Ceta

Pour les producteurs de bœuf canadiens, l’exportation est primordiale. Actifs pour conclure l’accord de libre-échange avec l’Europe, ils espèrent une ratification rapide.

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A la tête d’un troupeau de 4 millions de bêtes, les éleveurs canadiens sont « pro-libre-échange », et pour cause : 90 % des fermes dépendent de l’exportation. Parmi leurs principaux marchés, on retrouve les États-Unis, le Japon, le Mexique, Taïwan ou encore la Chine. « Nous vendons nos découpes à ceux qui payent le plus cher », résume simplement le représentant de l’association des « cattlemen » (éleveurs), John Masswohl. Les difficultés à l’OMC (1) ces dernières années ont poussé les éleveurs à être proactifs pour la conclusion d’accords de libre-échange comme le Ceta, conclu avec l’Union européenne, afin de garantir un débouché aux 68 000 ranchs et aux 67 000 feed­lots canadiens.

Problème : pour entrer sur le marché européen, le bœuf canadien doit être garanti sans hormones. Or, l’utilisation des technologies de croissance est quasi systématique. Les naisseurs administrent une première injection à la sortie en pâture des veaux. « Cela permet de faire prendre une centaine de livres au veau à la fin (un peu moins de 50 kg, NDLR) », justifie Richard Rey, un éleveur du Manitoba. Avant l’abattage, un animal recevra encore deux piqûres d’hormones.

Une production sans hormones

Le Canada produit actuellement entre 30 000 et 35 000 t de bœuf sans hormones chaque année pour son marché intérieur, « un marché de niche ». Pour que cette nouvelle filière soit rentable à plus grande échelle, il lui faudrait produire 500 000 t ! « Pour l’instant, aucun indicateur de marché ne montre que nous avons intérêt à produire sans cette technologie », souligne John Masswohl. Selon lui, la production de bœuf sans hormones augmenterait le coût de production de 20 %. Le bovin doit rester au moins cinq mois de plus en phase d’engraissement et supporter deux hivers au lieu d’un. Si le Ceta est ratifié, en octobre, le marché européen s’ouvrira pour un contingent de 45 840 t, qui s’ajoutent aux 15 600 t déjà accordées pour les viandes dites de « haute qualité », en provenance de l’Amérique du Nord (Canada et États-Unis). « Mais si les consommateurs européens payent, s’exclame John Mass­wohl, nous sommes prêts à produire pour eux de la viande de qualité et sans hormones ! »

(1) Organisation mondiale du commerce.

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