La Fnab appelle à réguler le marché du lait bio

« Des outils existent pour réguler la crise du bio, mais des blocages politiques empêchent leur activation », estime Sophia Majnoni d’Intignano, déléguée générale de la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab). Les Assises du lait bio à Maroilles (Nord) le 4 décembre 2023 ont été l’occasion pour la filière de réaffirmer sa volonté d’être considérée comme une entité à part entière dans les prises de décision, « et non pas comme une filière de niche ».

Face à la crise de la filière bio, plusieurs outils de régulation, comme la réduction volontaire de production ou le financement du stockage de production pourraient être mis en œuvre, selon la Fnab. « Le ministère considère qu’il n’est pas possible de les activer à l’heure actuelle », rapporte Sophia Majnoni d’Intignano.

Des budgets mobilisables

« Il existe des budgets qui pourraient être alloués pour indemniser les éleveurs engagés dans la réduction volontaire de production ou pour financer le stockage, tel que ceux réservés aux programmes opérationnels de la Pac, insiste la déléguée générale de la Fnab. Le problème est qu’il faut prendre une enveloppe sur le premier pilier de la Pac. Cela veut donc dire enlever à d’autres productions pour donner à la filière laitière. Et d’un point de vue politique ça ne passe pas. »

« Nous avons besoin d’un mécanisme pour permettre à un modèle minoritaire d’avoir voix au chapitre dans l’interprofession laitière », poursuit Sophia Majnoni d’Intignano. Amélie Wibart, directrice du Criel Nord Picardie Ardennes, n’a pas manqué de répliquer que la bio était considérée comme un membre à part entière de la filière laitière, au même titre que toutes les autres segmentations.